Née dans le quartier Réunion, où elle est revenue vivre adulte, cette comédienne et metteuse en scène, projette son tout premier court-métrage, ce mercredi, au festival Côté Court à Pantin.
Si Coraline Claude, 30 ans, nous a donné rendez-vous impasse des Souhaits, c’est parce que cette adresse lui tient à cœur. Elle y a grandi jusqu’à ses 3 ans, quand la cité de ses parents a été détruite pour laisser place à un éco-quartier. Après avoir vécu un temps à Marseille, où ses parents artistes se sont réfugiés (une mère comédienne, un père technicien), c’est à Paris qu’elle est de retour à 17 ans. Marchant sur leurs traces, elle y entame une carrière artistique, inscrite au conservatoire de Bobigny.
Installée à deux pas, rue d’Avron depuis 2019, elle a fait du quartier Réunion son village. “Ma mère répétait dans les années 70, dans les salles du CNT, rue des Vignoles. À l’époque, le quartier était assez chaud. C’est amusant de voir que je me suis retrouvée pile au même endroit, trois décennies plus tard”. Quand elle ne joue pas une pièce féministe (toujours suivie d’un débat) dans les lycées d’Ile-de-France, la comédienne et metteuse en scène anime des “laboratoires féministes” autour de la poésie.
L’un d’eux, autour du recueil de poésies féministes américaines “Je transporte des explosifs, on les appelle des mots”, a réuni post-confinement neuf femmes. Pendant quatre jours et quatre nuits, chacune s’est appropriée un poème. Une expérience “dont il est ressorti fougue et effervescence“ et qui a été filmée par Paula Alves. Ces vidéos ont donné lieu à un court-métrage auto-produit “artisanal, expérimental” de 11 minutes, co-réalisé par les deux femmes.
Puis, “Explosives“ a été sélectionné par le très réputé Festival Côté Court, dont la 31e édition se tient du 8 au 18 juin à Pantin. Pour 150 films projetés, 1 500 sont reçus chaque année. Avis aux intéressé.e.s, leur film sera projeté ce mercredi 15 juin à 22h. Vous pourrez y entendre l’un des poèmes préférés de Coraline, “Litanie pour la survie” (d’Audre Lorde, 1934-1992) qui évoque “celles d’entre nous qui vivent sur la frontière / Qui se tiennent constamment au bord des décisions / Cruciales et solitaire.” (…) Pour la suite, rendez-vous demain à Pantin.
>> Ce portrait est le sixième d’une série sur les talents émergents du 20e, réalisée avec le soutien de la Mairie du 20e. Ne manquez pas ceux du rappeur Blacka L’Aigle, de la rappeuse Pearly, de la brodeuse plasticienne Jenna Broult, de Soukaïna, passionnée de comédies musicales, et de Paul Diemunsch, graveur engagé.
——————-
A lire aussi :
Héloïse : ses toiles, entre broderie et cinéma
Anne-Marie : amour, fugues et cinéma
Caroline : broderies féministes et engagées
Suivez Mon Petit 20e sur Instagram
@monpetit20e