Une lamelle d’un torchon ramené d’un voyage au Mexique côtoie un morceau d’habit vintage ou de la fausse fourrure récupérés en friperie. Les tissus, leurs motifs, leurs couleurs, leurs matières et surtout leur histoire se rencontrent au sein des toiles de l’artiste Héloïse Guérin.

Après avoir étudié le design textile à l’école d’arts appliqués Olivier de Serres, Héloïse Guérin, jeune artiste de 28 ans, s’est installée dans le 20e arrondissement où elle vit et travaille. Depuis petite, elle collectionne le tissu, aujourd’hui matière première de sa pratique artistique. Héloïse a à cœur de n’employer que des laissés pour compte de l’industrie textile : chutes de tissus, restes de patrons récupérés auprès de créateurs avec qui elle a travaillé, vêtements de seconde main qu’on lui donne…

Grâce à une technique dite de “feutrage” (on déstructure la fibre des tissus à l’aide d’une aiguille afin qu’ils se pénètrent et se fondent les uns aux autres) ces derniers habillent désormais ses toiles.  Leurs couleurs, leurs motifs et leur histoire se mêlent pour en écrire une nouvelle. Le rapport entre récit et textile est au cœur de la pratique d’Héloïse. Lors d’un stage au Mexique, elle découvre un vernaculaire indigène où les mots sont des motifs brodés.  À son retour, elle rédige le mémoire « Textiles Textuels » explorant les capacités narratives du tissu. Elle nous apprend d’ailleurs que les mots « texte » et « textile » proviennent du même mot latin « texere » signifiant « tisser ».

Des toiles en écho à des scènes de cinéma

Récits et tissus se rencontrent également dans le cadre de son travail mêlant broderies et cinéma. Chaque mois de décembre, Héloïse réalise un calendrier de broderies inspirées de films. Elle sélectionne une œuvre, une scène et s’inspire de ses couleurs, son ambiance ou de ses costumes. Une broderie associée au film “Virgin Suicide” de Sofia Coppola est faite de dentelles et de motifs fleuris rappelant les robes que portent les protagonistes pour aller à leur bal de promo. Celle d’après “L’île aux Chiens” de Wes Anderson est faite de fourrures et d’un textile rappelant le maillot dont est vêtu l’un d’un des chiens.

Héloïse Guérin réalise des broderies à la demande d’après vos films favoris ou même d’après des photos personnelles. Si intéressé , il vous suffit de la contacter sur son compte Instagram @heloise.guerin. Les broderies coûtent environ 35 €. Pour Noël, ça va être un peu juste, mais pour le prochain, on est dans les temps !

Texte : Kéliane Gnali

 


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