Le parcours de cette lycéenne de 16 ans est particulièrement inspirant, tant il révèle l’importance que peuvent avoir les sorties et activités culturelles sur la jeunesse. Allant jusqu’à susciter des vocations.

Née dans une famille modeste d’origine marocaine, Soukaïna habite rue Piat, à Belleville, depuis sa naissance. Elle est la petite dernière d’une fratrie de cinq enfants, élevés par un père aujourd’hui retraité et une mère, agent de service dans une banque. Depuis son plus jeune âge, elle fréquente les centres socioculturels du quartier, d’abord ​​Archipelia, puis l’Espace Paris Jeunes Taos Amrouche, avec ses copines Soumia et Yasmine. “On amenait des gens de notre collège (Françoise Dolto, qui se trouve à 5 minutes) et on s’est vite lié d’amitié avec les animateurs. Par rapport à l’intimité familiale, nos parents ne voulaient pas forcément qu’on aille les uns chez les autres. Ici, c’est comme une seconde maison”, explique-t-elle, tout sourire et très à l’aise. 

La comédie musicale, ça n’est pas venu tout de suite. Le premier déclic, ce fut un stage de troisième, qui lui a “trop plu”, à la Maison du Geste et de l’Image (une association organisant des ateliers théâtre, vidéo et photo). Un stage décroché, grâce à l’Espace jeune, qui sollicite pour cela ses partenaires. Le second déclic, c’est une opportunité. Agathe Dementhon, fondatrice de l’association Du soleil dans ma mémoire, a créé un partenariat avec l’Espace Jeune pour monter la comédie musicale AquavilleL’attachante et rayonnante Soukaïna, à qui l’on a d’abord confié le maquillage (une autre de ses passions !), est dans un second temps retenue pour jouer Dame Coquille. Le personnage le plus extravagant de ce conte écologique, narrant un petit paradis aquatique menacé par les activités humaines. 

“Si j’ai été capable de ça, je suis capable de tout”

Après d’intenses mois de répétitions de septembre à mai 2021, “les mardis soirs, les samedis après-midi, et pendant les vacances scolaires, afin de maîtriser à la fois le théâtre, la danse et le chant”, la troupe joue deux représentations au Casino de Paris. Ce fut une grande fierté de jouer devant sa famille, ses parents, puis de répondre aux interviews de plusieurs médias nationaux. “Ce personnage m’a fait sortir de ma zone de confort, j’ai tellement plus confiance en moi maintenant. Si j’ai été capable de ça, je suis capable de tout”, témoigne Soukaïna. 

Dernier déclic, enfin : cette expérience a grandement influé sur ses choix de lycées, lui faisant privilégier ceux aux filières artistiques. Scolarisée en spécialité cinéma au lycée Paul Valéry (12e), l’aspirante artiste va passer un bac audiovisuel et suit également des cours de comédie musicale, tous les samedis, dans une école privée, dans le 13e arrondissement (NS World Studio international). “Ça coûte assez cher, mais ma mère me fait confiance et a accepté de me les financer”, se réjouit-elle. Avec la clef, de nouveaux spectacles à venir. Promis, on vous donnera vite de ses nouvelles !

 

>> Ce portrait est le second d’une série sur les talents émergents du 20e, réalisée avec le soutien de la @mairiedu20

 

——————-

A lire aussi : 

Blacka L’Aigle, rappeur du quartier des Amandiers : “Je rêvais d’être Michael Jackson”

La déclaration d’amour du rappeur Sulfu Rek au 20e arrondissement

Rap : Massa Moon, le 20e arrondissement comme boussole

 

Suivez Mon Petit 20e sur Instagram

@monpetit20e