“Je ne fais pas d’interview de base, mais là, c’est pour le 20e…” Dans ses clips et ses morceaux, le rappeur Massa Moon décrit la dichotomie que lui inspire l’arrondissement où il a grandi, et vit toujours.

 

Quelques années en arrière, le jeune Massa Moon passe des journées enfermées dans un monde fictif, dont les limites sont en réalité les murs de sa chambre. Il y fait parler ses figurines, imagine ses propres histoires, se plonge dans l’univers de comics et de bandes dessinées. Plus tard, il écrira ses premiers textes, posera ses premières rimes sur les chansons des “Princes la Ville”, album du groupe de rap français 113. 

Depuis sa chambre, il voyage outre-Atlantique et découvre ceux qu’il cite volontiers comme influences : Drake, Kanye West et Kid Cudi. Ce dernier, lui aussi égaré dans les étoiles, est l’auteur de l’album “Man on The Moon”, qui inspirera son pseudonyme au jeune rappeur.

Devenu adulte, Massa Moon quitte sa bulle, se confronte à son environnement, à sa réalité et s’en imprègne pour écrire ses textes. Il décrit le 20e arrondissement, où il a grandi et vit toujours, comme “teinté de plusieurs couleurs”. Il y perçoit la chaleur de l’endroit l’ayant vu rapper à la sortie du collège lors d’open mics et de rassemblements improvisés, son côté populaire, caractérisé par le vivre-ensemble, mais également un monde parallèle, marqué par la précarité et la violence.

Cette dichotomie est à l’origine du concept “Dirty Side”, un diptyque de deux chansons et de leur clip respectif. L’esthétique y est sombre, les images tournées de nuit, une référence aux comics que Massa Moon lisait enfant, au personnage de Batman et Gotham City (avec laquelle Massa émet une analogie avec le 20e arrondissement). Les bâtiments baignent dans une lumière bleutée, d’autres semblent emmitouflés dans un drap d’étoiles. Le clip de “Dirty Side #2” offre un plan de survol des tours Mercuriales, situées entre le 20e arrondissement et le département de la Seine-Saint-Denis. “Ces tours, c’est un symbole fort de Paris Est”, raconte le rappeur. “Quand on roule sur le périph’ en direction du 20e, c’est la première chose que l’on voit”. 

Massa Moon est entouré d’une petite équipe composée de sa manager, ses producteurs Hugo Solaire et Platinum Wave (même s’il est aussi producteur lui-même) puis de quelques réalisateurs pour ses clips. Il aspire dès l’année prochaine à approfondir sa musique, et la vision du 20e qu’il y développe. Les morceaux Dirty Side #1 et #2 sont disponibles en plateforme de téléchargement légal et leurs clips sur YouTube.

 Texte : Kéliane Gnali

 

 



A lire aussi : 

Street art : une fresque hommage à l’artiste urbain Zoo Project

“Ceci N’est Pas une Guerre” : soutenez ce film tourné dans le 20e lors du confinement !

La déclaration d’amour du rappeur Sulfu Rek au 20e arrondissement

Suivez Mon Petit 20e sur Instagram

@monpetit20e