Après une première mobilisation le 25 octobre dernier, le collectif IVG Tenon s’est de nouveau mobilisé ce mardi 9 décembre pour protester contre l’impossibilité de pratiquer des IVG chirurgicales actuellement à l’hôpital Tenon.

Quelle est la situation du centre IVG Tenon ? Depuis le 1er octobre, il n’y a plus d’interruption de grossesse instrumentale à l’hôpital Tenon. En cause : le manque d’infirmière de bloc pour assurer ces actes. Un problème existant depuis des années. Alors que des intérimaires étaient jusqu’ici recrutés par l’APHP, il a été décidé d’arrêter d’y avoir recours par mesure d’économies. (L’APHP a revu leur financement, et les professionnels n’acceptant pas cette révision à la baisse de leur salaire parte vers le privé). Les femmes restent accueillies pour des IVG médicamenteuses. Ou bien elles sont renvoyées vers Trousseau ou La Pitié-Salpêtrière pour des IVG instrumentales.

En quoi cela pose problème ? Si le droit à l’avortement est désormais garanti dans la Constitution depuis le 8 mars, il faut des moyens concrets pour les garantir dans les faits. Et la fermeture de lieux, de proximité, est une menace pour ce droit. D’autant que la maternité des Lilas, qui assurait aussi des IVG Instrumentales, a fermé le 31 octobre dernier. « Les IVG ne sont pas considérées comme rentables et sont bien souvent les premiers actes à passer à la trappe », dénonce le collectif Tenon.

Que s’est-il passé ce mardi 9 décembre ? Après avoir écrit à la directrice de l’Hôpital Tenon (Mme Ferec), avoir mobilisé les élus pour faire passer un vœu en conseil d’arrondissement et au conseil de Paris, le collectif IVG Tenon s’est de nouveau mobilisé ce mardi à midi. Le secrétariat de la directrice a été occupé afin d’obtenir un rendez-vous. Une délégation sera reçue ce mercredi à 16h30. “Il faut rester vigilant, car on a quand même un premier ministre qui dit qu’il n’est ni contre, ni favorable à l’avortement, et si l’extrême droite accède au pouvoir, les moyens pour garantir pourraient encore baisser”, alerte Marie-José du Collectif Tenon. 

Quelle est la singularité du centre IVG Tenon ? Il a fermé en 2009, comme une centaine d’autres centres en France, entre 2000 et 2010, sous Chirac et Sarkozy, au nom d’une restructuration des services. Mais il a pu rouvrir en 2011, grâce à une forte mobilisation citoyenne, féministe et militante. Une exception en France, d’après Josée, membre du “Collectif pour la réouverture du centre IVG Tenon”. 

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