Cecos. Il y a peu de chance pour que ce mot vous soit familier. Sauf si vous avez été concerné.e par un problème de fertilité. Il s’agit d’un centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme. Si on vous en parle, c’est qu’il en existe un dans le 20e arrondissement de Paris, au sein de l’hôpital Tenon (APHP).

 

Ce qui est plutôt une chance, pour nous, habitants voisins, car il en existe seulement un autre à Paris, à l’hôpital Cochin, et trois autres en Île-de-France (Bondy, Clamart et Poissy). Si on vous en parle, c’est que j’y ai passé quelques heures ces dernières semaines, pour y réaliser un don d’ovocytes. Et peut-être permettre à un couple infertile de devenir parents. Dans ma chambre, j’ai croisé une autre donneuse, une étudiante de 23 ans, qui résidait dans les Hauts-de-Seine, à plus d’une heure de là. Plusieurs matins de suite, elle s’est levée à 5h30 pour honorer les rendez-vous médicaux ponctuant le parcours. Contre seulement 10 minutes à pied pour moi. Sacrée facilité. Alors, profitons-en !

En quoi le Cecos de l’hôpital Tenon pourrait vous être, un jour, utile ? Sa spécificité, c’est qu’il est habilité à réaliser des dons de gamètes. Aussi bien de sperme, d’ovocytes, que d’embryons (il s’agit d’embryons surnuméraires que des couples traités pour infertilité, acceptent de donner). Pour d’évidentes différences biologiques, le don d’ovocytes est beaucoup plus complexe et invasif que le don de sperme. Il nécessite une dizaine de jours de piqûre (stimulation hormonale ovarienne), deux échographies, deux prises de sang (pour surveiller que vous réagissez bien au traitement) puis une ponction sous anesthésie locale ou générale. 

En 2021, près de 900 femmes ont fait un don d’ovocytes, en France, contre 600 dons de sperme. Elles pourraient être plus de 1000 cette année, encouragée par des campagnes d’affichage en ce sens réalisée par l’Agence de biomédecine, ou par des podcasts sur le sujet, tel que celui de Bliss Stories, qui a convaincu une donneuse croisée en salle d’attente. Au CECOS de Tenon, c’est en moyenne 60 dons d’ovocytes enregistrés chaque année. Malgré cela, la demande est telle que les délais d’attente restent longs pour les receveurs : 22 mois en moyenne en France pour un don d’ovocytes au 30 juin 2022. 

La nouveauté à Tenon, permise par la loi de bioéthique du 2 août 2021, c’est l’autoconservation des ovocytes sans raisons médicales, possible avant son 37e anniversaire. Un dispositif victime de son succès. Plusieurs amies tentent en ce moment d’y avoir recours, mais les délais annoncés sont de plus d’un an (à Tenon et en Ile-de-France), et par endroit la demande est telle, qu’on ne garantit plus de prise en charge. Bref, avoir un CECOS à deux pas, c’est bien. Mais si on peut vraiment en bénéficier, c’est mieux.

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