Dans la série “le 20e arrondissement regorge de talents”, voici La Dactylo, une photographe presque trentenaire qui s’est lancée dans le street-art il y a 3 ans.
Sa spécialité : les jeux de mots. Des rimes, aphorismes, néologismes… qui résonnent parfois avec l’actualité, comme dans son “Je ne pense covid qui nous sépare”, repris dans la presse et très partagé sur les réseaux sociaux. Ou avec “Les femmes ont des habits, certains hommes n’ont aucune tenue”, en écho à la vague féministe #metoo ou #balancetonporc.
Des messages poétiques qui résonnent surtout avec nos vies. Qu’on soit loser (“Rater sa vie, c’est déjà ça”), noctambule (“Allons boire un verre pour dédrama-tiser”) ou amoureux (“Je m’attache à toi lierre de rien”). On aime aussi quand ils s’inscrivent dans leur environnement. Comme ce matin, où profitant d’un matelas abandonné rue de Belleville, La Dactylo y a poché : “Je me couche très tard et je me lève mytho”. Autre clin d’œil, quelques mètres plus loin, au Cabaret Populaire Culture Rapide, où un “On va s’émécher toi ou chez moi ?” orne le bar.
On est ici dans un lieu plébiscité par l’artiste, notamment les mardis soir pour ses soirées slam et poésie. Née dans une famille où l’on a le goût des mots (une mère écrivain, un père journaliste), c’est par le rap et le slam que La Dactylo a commencé à écrire, à l’âge de 16 ans. C’est ensuite sur Instagram qu’elle se met à partager ses créations, avant de prendre possession des sols et des murs du 20e, autour de chez elle. “J’avais envie de concret, pas seulement de virtuel. Le street art, c’est un moyen d’interpeller, de faire sourire et de susciter l’intérêt d’un plus grand nombre de gens. Et surtout de s’inscrire dans leur quotidien, sur le chemin du travail, des courses…”, explique-t-elle.
Son actu des semaines à venir ? Un “Dactylo tour” dans d’autres villes de France, à suivre sur son compte Instagram. “Je pars en van et je cible de plus petites villes”. Car, le street art n’est pas réservé qu’aux grands centres urbains. Allez, on est sympa, tant qu’elle revient de par chez nous, on accepte de la partager (un peu).