Qui aurait pu imaginer qu’un groupe de rap, lancé par des potes de lycée, sorte un album dix ans plus tard ? Probablement pas eux.
Devenus respectivement coordinateur culturel dans un musée en Suède, journaliste, danseur et conseiller principal d’éducation, Numas, Deuz, Chieff et Prim Osta ont fait leur vie. Mais leur groupe de musique, constitué de potes (dont trois sont originaires du 20e) a toujours tenu une place importante. Si bien qu’après des années d’écriture et de composition, ils ont jugé leurs morceaux assez aboutis pour en faire un album. Duold, Dunew & Desclassics vient de sortir sur toutes les plateformes d’écoute.
Retour en 2012. C’est autour d’un panier de basket, que la bande se forme, se retrouve à jouer à la console (nom d’équipe : Paris Gros Lard). S’ils n’assument pas trop le patronyme au début, c’est resté et c’est devenu affectueux. Dans leurs chambres d’ados, ils commencent à faire des instru et à rapper dessus, de façon très informelle. En 2018, ils sont approchés par un studio d’enregistrement, mais l’affaire tourne court, car on leur demande d’homogénéiser leur musique.
Or, leur richesse, et ce qu’ils aiment eux, c’est le caractère éclectique de leurs goûts et de leurs inspirations. Multipliées par quatre. Bien qu’amateurs, ces perfectionnistes ont pris leur temps – soit trois à quatre ans – pour faire les choses de façon pro. Après un premier single en 2019, ils ont donné un concert devant une centaine de personnes, trouvé un studio en Suède, mais aussi des ingénieurs du son capables de “masteriser” le tout, et tourné leur dernier clip dans le 20e.
Certains y reconnaîtront le bas de la rue Haxo. Le groupe rappe autour d’un conteneur en verre… choix déroutant ? Pas pour eux. “C’est de la musique qui vient de la rue, qui est souvent dévalorisée. Créée à partir de rien, c’est du recyclage. Le morceau à écouter en premier (pour les habitants du 20e) ? KSKD, qui fait référence à la rue des Cascades. Là où dix ans plus tard, pas mal de groupes se seraient fracassés sur les réalités de vies d’adultes, pour eux, à l’inverse, tout reste à faire, avec ce premier album. “On commence là où pas mal de gens finissent.”
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