En février 2021, on vous parlait déjà de cette association de Ménilmontant. Depuis sept ans, les bénévoles organisent les mardis et vendredis matins des distributions de paniers de fruits et légumes récupérés à Rungis. Mais face à un besoin croissant en aides alimentaires, Les Marmoulins de Ménil’ ont décidé de développer leur action. Comment ? Avec l’ouverture d’une épicerie prévue pour novembre.
Lors de notre visite du local au 4 place Henri Matisse vendredi 1er juillet, tout est déjà prêt pour la journée test du lendemain. Dans les placards débordent pâtes, conserves, sauce tomate ou bien biscottes. En plus de ces denrées, s’alignent sur les étagères couches, lait en poudre et protections périodiques. Sur les packagings les logos de grandes marques se dessinent. “Nous voulons amener une certaine qualité à des prix défiants toute concurrence”, explique Nathalie, trésorière de l’association. Un kilogramme de farine bio se paie 20 centimes. La majorité des produits sont vendus pour moins d’un euro.
Pour l’occasion, trois magasins, dont deux du 20e (un Franprix et le Biocoop de Ménilmontant), en ont fait don à l’association. Une bienfaisance salutaire mais néanmoins insuffisante à la survie du projet. “Nous allons mettre en place un système de double étiquetage”, précise Nathalie. “Ceux qui peuvent donner plus le pourront.” Les Marmoulins de Ménil’ comptent également sur la générosité des enseignes locales. Les bénévoles espèrent récupérer les invendus et produits aux dates limites afin de les revendre dans l’épicerie. Des aides de la mairie de Paris ont aussi été perçues, permettant, entre autres, la rénovation du local.
En novembre prochain, une seule condition sera nécessaire pour accéder à la boutique : être adhérent à l’association, soit une cotisation de 10 euros par an. Les horaires d’ouverture, encore en discussion, devraient se fixer au samedi après-midi et à un soir en semaine. Pour tenir l’épicerie, les bénévoles souhaitent recruter une personne salariée.
Un essai prometteur
“Samedi a été un succès”, a salué Nathalie, appelée quelques jours plus tard. Les habitants du quartier étaient au rendez-vous et 64% du stock est parti. Les produits “luxueux” ont été liquidés. Gâteaux de marque, boîtes de thon et café se sont envolés les premiers. “Les paquets de pâtes, en revanche, n’ont pas beaucoup intéressés”.
Les invendus seront remis en vente pour l’ouverture de novembre. Mais d’après elle, le plus encourageant tient dans les 32 nouvelles adhésions décomptées à l’issue de la journée. Un essai prometteur. Cependant, pas d’autre test de prévu avant le lancement officiel. Pour profiter de l’épicerie des Marmoulins de Ménil’, il faudra donc attendre encore quelques mois.
Texte : Léana Enjalbert
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