Saviez-vous qu’à Paris, certains acheteurs choisissent un appartement en fonction des écoles du secteur ? Sûrement, est-ce aussi le cas dans le 20e arrondissement, où des quartiers très favorisés jouxtent des quartiers plus populaires.

Une hétérogénéité sociale, dont on vous a déjà parlé dans deux posts récents. L’un sur la sociologie des habitants du 20e, l’autre sur les trois quartiers prioritaires de la ville (Grand Belleville, Compans-Pelleport et Portes du 20e). Cette fois, on s’intéresse au Réseau d’éducation prioritaire (REP), un dispositif qui a remplacé en 2014 les ZEP (Zones d’éducation prioritaires). Objectif : réduire les écarts de réussite entre les élèves scolarisés en éducation prioritaire et les autres.

Deux types de réseaux coexistent : les REP+ “concernent les quartiers connaissant les plus grandes concentrations de difficultés sociales ayant des incidences fortes sur la réussite scolaire”. Les REP “plus mixtes socialement rencontrent des difficultés sociales plus significatives que celles des collèges et écoles situés hors de l’éducation prioritaire”.

En quoi cela consiste (dans les grandes lignes)  ?
1/ En des moyens supplémentaires et des avantages statutaires pour le personnel qui y est affecté.
2/ Les classes de grande section, CP et CE1 y sont dédoublées, permettant d’enseigner en petits groupes. (Mais les écoles ne disposent pas toutes d’assez de salles de classe…).
3/ Au collège, un accompagnement éducatif (aide aux devoirs) est mis en place après les cours.
4/ Enfin, les enseignants perçoivent une indemnité financière en REP+.  

Dans le 20e, ce sont six collèges concernés et une quarantaine d’écoles maternelles, élémentaires, primaires, qui s’y rattachent. Fréquentées par des enfants – en moyenne – moins favorisés, ces écoles sont victimes d’évitement scolaire. Certains parents préférant se tourner vers le privé. Fort de son succès, les classes y sont souvent chargées, et les inscriptions réalisées des mois à l’avance. À l’inverse, à l’école Tlemcen (classée REP), une maman se réjouissait des conditions d’apprentissage en cette rentrée. Dans la classe de CP dédoublée de sa fille, ils sont seulement 8 élèves…

Enfin, on a découvert plusieurs établissements singuliers dans l’arrondissement : cinq jardins d’enfant (une alternative à la maternelle), dont une structure franco-allemande ; deux écoles Montessori (l’une rue des Rondonneaux, l’autre rue Michel de bourges), l’Autre collège, un collège alternatif et innovant situé rue de la Réunion, encore l’école publique Vitruve qui bénéficie d’une pédagogie différente (“un fonctionnement par projets, pour permettre à chaque individu, de trouver sa place et d’agir dans le collectif”). Située rue Vitruve à son implantation, en 1962, elle se trouve désormais passage Josseaume (quartier Réunion).  

Bref, il y a largement de quoi approfondir le sujet de l’éducation dans le 20e – si celui-ci vous intéresse… En attendant, on vous recommande aussi le reportage d’Estelle Dautry et Victor Point, sur les écoles à Belleville, “La lutte des classes” publié en avril dernier dans la revue Pays.

>> La carte des secteurs scolaires à Paris
>> La liste des écoles en Réseau d’Education Prioritaire (REP) et des collèges de référence

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