On poursuit notre série de comparatifs entre photos d’archives et clichés actuels par l’une des deux casernes de pompiers que compte le 20e arrondissement de Paris. Celle de la rue Haxo, de Saint-Fargeau, ou de Ménilmontant. Son appellation a évolué dans le temps. 

 

Stratégiquement située, elle s’ouvre sur une intersection partant dans six directions différentes. Pratique pour rejoindre une adresse au plus vite ! Environ 200 soldats du feu y sont logés. (La seconde caserne est celle de Charonne, installée au 93 rue des Pyrénées). Les cartes postales anciennes ont été trouvées sur le site des bibliothèques patrimoniales de la ville de Paris. Si elles ne sont pas datées, on imagine qu’elles remontent au tout début du 20e siècle, peu après l’inauguration du bâtiment en 1904. Sur l’un des clichés, point d’automobile encore : les pompiers partent au feu avec leurs échelles posées sur des voitures à cheval. . Construite dans un style classique, sa façade sud est ornée du blason de la ville de Paris. 

Sur le cliché actuel, on constate qu’une extension – toute en transparence – a été réalisée pour adapter l’édifice aux besoins de notre époque. Créée en 2000 par l’architecte Vincent Brossy, elle comprend sur 18 000 m2 des logements de fonction, une cantine, des bureaux, un gymnase enterré, des remises pour les véhicules, une tour d’entraînement dans la cour et une infirmerie.

“L’exiguïté de la parcelle conduit à concevoir une extension suspendue : un bâtiment pont en structure métallique qui s’accroche au bâtiment voisin”, peut-on lire sur le site de l’agence d’architecture BplusA. Objectif :  libérer le sol pour la manœuvre des véhicules et dégager une cour d’entraînement et un espace vert intérieur. Le bâtiment ancien a dans le même temps été réhabilité, avec comme contrainte que les pompiers disposent d’une minute pour rejoindre leur camion, glissant le long de perches à feu. On remarque aussi l’édicule de la station de métro Saint-Fargeau, construit en 1920 avant l’ouverture de la ligne Gambetta-Porte des Lilas en 1921 (ligne 3 bis aujourd’hui). 

Côté rue Haxo, une fresque en trompe-l’œil orne un pignon aveugle entre deux constructions. Haute de six étages, elle a été réalisée en 2000 par l’artiste peintre Philippe Rebuffet. On y assiste au sauvetage d’un chat coincé sur un pont, qui à des airs de ressemblance avec le Pont des Soupirs à Venise. En contrebas, une voiture à cheval évoque le passé de la caserne.  Envie d’aller y jeter un œil ? Rendez-vous  le 14 juillet prochain pour le traditionnel bal des pompiers. Ou bien lors de la journée portes-ouvertes, organisée une fois par an… qui est prise d’assaut par les enfants du quartier ! >> 47 rue Saint-Fargeau. 

>> Pour en savoir plus. En novembre 2020, le site d’info professionnel Infirmiers.com avait suivi l’une des équipes médicales de la caserne :  un médecin, un infirmier et un ambulancier, qui viennent en aide aux victimes à bord de l’ambulance de réanimation. A lire aussi, un article des Echos publié en 1999 : “Paris : les pompiers sur le pont à la caserne de Ménilmontant”. Et celui de Paris la douce qui raconte l’histoire de la fresque en trompe-l’oeil.

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