Parce qu’on adore les visites de lieux insolites dans le 20e arrondissement de Paris, on vous partage un projet de réhabilitation mené Villa Riberolle, une charmante impasse nichée entre le cimetière du Père-Lachaise et la rue de Bagnolet. Un chantier conduit par RREEL, une agence d’architecture et patrimoine créée par Léa Cottreel et Rosalie Robert, installée elle aussi dans le 20e, à Belleville, rue des Envierges.

« La villa Riberolle est une impasse privée située dans le 20e arrondissement au pied du Cimetière du Père Lachaise. Depuis sa création au milieu du 19e siècle, les bâtiments de cette rue accueillent de petites industries et des ateliers : passementerie, ébénisterie, bijouterie, fabrication de pellicule, mais aussi bains-douches… Pendant plus d’un siècle, ces bâtiments ont été modifiés en fonction des activités qu’ils ont accueillies. Mais leurs caractéristiques originales persistent : chaque bâtiment est composé d’une grande halle en structure métallique couverte de tôle, dissimulée derrière une façade à fronton. Ce sont ces figures archétypales qui donnent une identité à l’impasse et lui confèrent une dimension urbaine.

Le projet concerne deux de ces halles, que Polyson, une société de post-production de cinéma souhaite réhabiliter pour y installer des salles de montage et de projection. Le programme n’est pas figé, et les besoins de cette société étant en constante évolution, il peut être amené à évoluer à l’avenir. L’objectif du projet est donc de consolider l’existant pour lui permettre d’accueillir différents scénarios d’occupation. Cette proposition cherche à mettre en espace les permanences et les changements. Pour agir avec cette incertitude du programme, les travaux sont organisés en plusieurs tranches :

– le projet de gros-oeuvre vise à redonner au lieu les qualités de base pour son bon fonctionnement. L’enveloppe et la structure d’origine sont conservées, ce qui implique un confortement et un renforcement de la structure. Un grand escalier en béton est créé, à la mesure de la vocation du bâtiment. Enfin un mur courbe en blocs d’agglomérés permet de dissimuler les locaux nécessaires quelle que soit l’activité accueillie : sanitaires, local technique, bureau.
– dans un second temps, le projet de second oeuvre, léger et réversible, permet d’aménager les salles de montage. Les cloisonnements comme les réseaux apparents sont facilement modifiables.

Au rez-de-chaussée, la grande salle de projection disparait derrière un miroir, paradoxe spatial qui duplique l’espace et fait ainsi perdurer le volume initial, tout en le divisant. Le bâtiment rénové s’ancre ainsi dans la tradition du bâtiment industriel : des activités qui évoluent au sein d’une figure qui demeure. Le projet architectural est imaginé comme l’organisation dans l’espace et dans le temps, de ces éléments stables et changeants. »

Conception acoustique: Olivier Guillaume
Photographies du projet : Severin Malaud 

 

Photos d’archive de la Villa Riberolle en 1970

© M-F Therain

©M-F Therain

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