Comment transforme-t-on un studio sans charme du quartier Saint-Blaise, en un cocon joyeux et douillet ? Réponse avec Aliénor, diplômée de l’école d’architecture Paris Belleville, qui vient de lancer son agence dans le 20e arrondissement.
Qui êtes-vous ? Je suis Aliénor Louédin, j’ai une trentaine d’années et je viens de lancer ma propre agence – Inaugure -, après plusieurs années à travailler dans d’autres studios. J’habite le 20e arrondissement depuis mon arrivée à Paris pour entamer mes études à l’école d’architecture de Paris Belleville. Je suis installée au 54 rue Saint Blaise, je travaille chez moi pour l’instant.
Quelle est l’histoire de ce studio ? Il se trouve rue du Clos, au cœur du quartier Saint-Blaise. Il est situé sous les toits au 6e étage d’un immeuble typique de ces rues : datant du début 20e siècle et qui sont des immeubles ouvriers de qualité. Le studio fait 25m2, le propriétaire y vivait depuis 5 ans et avait prévu de le vendre, mais suite à l’expansion du télétravail, il a décidé de garder ce petit appartement pied à terre à Paris et de télétravailler plus souvent depuis la Normandie.
Quelle était la volonté du propriétaire ? Il fallait donc optimiser au maximum les fonctions du studio pour le rendre hyper fonctionnel. J’ai dessiné une banquette multifonction dans toute la longueur de la pièce faisant office de table de nuit, bibliothèque, banquette canapé, rangements et niche du chat. Nous avons souhaité utiliser des matériaux bruts laissés à nu comme cette cuisine en médium hydrofuge (le vert est la couleur du matériau brut) ou laissé l’isolation en ouate de cellulose (le produit s’appelle du Fermacell) tout nu pour laisser à lire la nature des matériaux employés.
Est-ce qu’il y avait des contraintes particulières ? Oui, l’espace ! À Paris, il n’est pas question de perdre un seul m2. Parfois, même isoler de quelques centimètres à l’intérieur d’un appartement revient à perdre une surface au sol, même minimum, qui peut vite représenter plusieurs milliers d’euros à cause de 50 cm2 de moins… Ce qui est vite aberrant. Personnellement, j’aime beaucoup travailler sur les petites surfaces, qui demandent d’ailleurs autant d’attention que les grandes car il faut créer une cuisine, une salle de bain, des rangements… Tous les éléments d’un appartement plus grands. L’exemple de mon client reflète bien les potentialités de notre époque, pouvoir profiter d’un petit pied à terre, mais avec tous les éléments bien pensés pour pouvoir y séjourner quelques jours et pouvoir s’échapper à la campagne pour profiter d’un réel espace. Évidemment, ce mode de vie reste un certain luxe.
Qu’est ce qui vous a inspiré ? L’inspiration vient surtout du fait d’anticiper ce qui va plaire à mes clients : ici, mon client travaille dans une entreprise de recyclage de déchets, j’ai imaginé mettre l’accent sur les produits naturels et nude, sans fioritures . C’est la cuisine en médium brute non peinte qui a été la première inspiration, le reste est venu par la suite.
Avez-vous d’autres projets de rénovation dans le 20e ? Oui, un autre boulevard Davout, plus grand (80m2) cette fois dans un immeuble de construction années 70. J’ai beaucoup aimé travailler à ce projet, mes clients n’étaient pas du tout frileux pour employer la couleur et nous obtenons un résultat très lumineux et joyeux !
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