Depuis quelques semaines, l’avenir de la librairie située rue des Maronites est compromis. En effet, un manque d’activité se fait de plus en plus ressentir et les habitants du quartier se mobilisent pour donner de l’espoir à son propriétaire.

 

Nous avons rencontré il y a quelques jours Joseph Guichard, à la tête de l’établissement. Libraire depuis 1993, il a su se faire une renommée au sein du quartier Belleville et du 20e arrondissement. Son établissement se veut être un commerce de proximité vendant des journaux, des livres, des fournitures ainsi que des jeux à gratter. Mais la situation ne cesse de s’aggraver et l’établissement pourrait être contraint de fermer ses portes dans quelques mois.

Pourquoi la librairie est-elle en difficulté ? Parce que le secteur de la presse l’est en premier lieu. Les clients se déplacent avant tout pour lui acheter des journaux, ensuite ils vont s’intéresser aux autres produits proposés. Malheureusement, le numérique a été très néfaste aux commerces de proximité, les clients préférant s’abonner aux médias en ligne plutôt que de se déplacer. Dans ce point de vente, un seul journal n’a pas décliné, Le Canard Enchaîné, qui n’existe pas en ligne.

De plus, les confinements successifs ont fait prendre de nouvelles habitudes aux lecteurs. Joseph Guichard souligne également qu’il a perdu avec la crise sanitaire ses lecteurs les plus fidèles, les personnes âgées. Depuis la fin du second confinement, la situation de l’établissement se dégrade, son propriétaire est assez pessimiste quant à l’avenir de la librairie. Si elle baisse définitivement le rideau, c’est toute une rue – celle des Maronites -, une parallèle à la rue de Ménilmontant – qui perdra de son dynamisme.

Le point sur la mobilisation du quartier. Joseph Guichard se dit très étonné de l’ampleur des marques de soutien qu’il reçoit de la part des habitants du quartier Belleville/Ménilmontant (“Mention spéciale à la résidence du Pressoir). Certaines personnes qu’il n’avait pas vues pendant des mois, voire des années sont venues lui rendre visite.

Il y a 10 ans, un précédent a marqué le quartier. La profession de libraire et de marchand de journaux a connu ces dernières années différents coups durs, à tel point qu’un autre point de vente du quartier (61 rue de Ménilmontant) a fermé ses porte dans de terribles circonstances. En janvier, 2011, c’est tout un quartier qui fut endeuillé suite au suicide d’un commerçant âgé de 51 ans. D’où sans doute la grande mobilisation des habitants pour sauver la librairie de Joseph Guichard.

 

Ci-dessus, Joseph Guichard dans son établissement.

 

Texte et photos : Océane Boyadjian

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