Une petite fille qui raccommode la Terre, une autre qui tient un bouquet de fleurs recyclées, une dernière, revêtue du drapeau américain qui constate que la statue de la Liberté est renversée… Ces trois œuvres engagées signées Seileise ont fait leur apparition ces derniers jours dans le 20e arrondissement. Elles sont à dénicher rue des Cascades, rue Sorbier et rue de Belleville. 

 

À défaut d’avoir pu l’interviewer, on a fait quelques recherches sur leur auteur, un street-artiste allemand reconnu outre-Rhin (Tim Ossege de son vrai nom), dont le pseudonyme Seileise signifie “soit discret”. Une possible référence à l’activité nocturne et illicite qu’est le street-art. Une pratique que ce graphiste de formation a découvert à l’adolescence. Au centre de son travail, les enfants. Il joue sur le contraste entre leur innocence, leur tendresse, et la gravité des faits d’actualité (la crise climatique, la géopolitique…). 

Ce spécialiste des techniques non invasives a eu recours au “reverse graffiti”, qui consiste non pas à ajouter de la peinture au mur, mais à la nettoyer avec des bouteilles d’air comprimé ou des sableuses. Autre technique utilisée, le “paste-up”, nécessité de réaliser l’œuvre sur du papier, en atelier (grâce à des pochoirs), avant de la coller comme une affiche dans l’espace urbain. Ce qui la rend plus éphémère que si elle était directement peinte au mur. 

“Idéologiquement, je suis animé par le désir de contribuer à façonner l’espace public, de ne pas accepter la grisaille urbaine, de rendre la culture accessible et de ne pas laisser à la seule publicité le soin de colorer l’espace”, explique-t-il sur son site. “Si je parviens à faire en sorte que les gens apprécient mon art sur leur chemin et que leurs sourires me parviennent, je me sens conforté dans ce que je fais”.

En dehors de Paris, ses œuvres sont temporairement visibles dans les rues de Cologne (où il vit), Hambourg, Düsseldorf, Berlin, Amsterdam, Londres ou Lisbonne. En France, il est représenté par la galerie Artfontainebleau

Photos : merci à @marineverde @gaellelab @agathec2018

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