Alors que la campagne pour les élections municipales de 2026 vient d’être lancée à Paris, l’Association d’histoire et d’archéologie du 20e arrondissement de Paris (AHAV) nous rappelle que chaque arrondissement dispose de son propre blason. En voici l’origine.
Dessiné pendant la seconde guerre mondiale par l’artiste héraldiste (spécialiste du blason) Robert Louis, ce blason a été homologué par la Commission d’héraldique de la Seine dans sa séance du 26 février 1944 (Archives nationales, Inventaire du fonds Robert et Mireille Louis 748AP/60). Robert Louis était un spécialiste d’héraldique, dessinateur héraldiste français, né à Douai le 20 février 1902 et mort à Vincennes le 22 septembre 1965. Ingénieur textile de formation, il étudie les documents anciens du Musée des Tissus à Lyon. De 1939 à 1944, il est officier de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, puis il est détaché au service historique des armées.
De 1943 à 1965, Robert Louis dessine la quasi-totalité des timbres des séries de blasons des provinces françaises et des villes de France. En 1966, sa fille Mireille prend sa succession. Le dossier des Archives nationales contient une carte postale double en couleurs représentant les symboles héraldiques des vingt arrondissement de Paris entourant les Grandes armes de la ville de Paris.
Le blason du 20e arrondissement
Voici la description du blason du 20e arrondissement dans le langage héraldique : « De gueules au chevron d’argent chargé de cinq pals ondés d’azur accompagné en chef à dextre d’une branche de lilas d’or fleurie d’argent à senestre d’une grappe de raisin d’or tigée et feuillée d’argent et en pointe d’une tour d’or mouvant de la pointe maçonnée de sable sommée d’un télégraphe optique Chappe d’argent. »
La signification des symboles a été précisée par le créateur du blason dans une note manuscrite :
– Le chevron indique que le point culminant de Paris se trouve dans le 20e arrondissement rue du Télégraphe
– Les pals ondés chargeant le chevron symbolisent les nombreux ruisseaux qui descendaient jadis des hauteurs de Belleville et qui ont laissé leurs noms à des rues du 20e
– La branche de lilas rappelle les forceries (serres chauffées) de lilas qui existaient dans l’arrondissement
– Le pampre symbolise les jardins, les guinguettes et les folies qui faisaient autrefois le caractère de Belleville et de Ménilmontant
– La tour et le télégraphe rappellent que c’est dans la partie haute du 20e arrondissement que Chappe avait fait son premier essai de télégraphe optique.
Ainsi, pour caractériser le 20e arrondissement, trois éléments appartenant au patrimoine du quartier de Ménilmontant ont été choisis par Robert Louis. Ils respectent en cela le nom officiel d’« Arrondissement de Ménilmontant » attribué en 1860 lors du rattachement à Paris des villages et hameaux de la périphérie et de la création des 20 arrondissements de Paris. L’article R. 2512-1 du code général des collectivités territoriales précise en effet que le 20e arrondissement porte également le nom d’« arrondissement de Ménilmontant », même si cette appellation est rarement employée dans la vie courante.
Ces éléments sont :
- la grappe de raisin d’or tigée et feuillée d’argent symbolisant les vignobles qui couvraient les pentes de Ménilmontant et les guinguettes qu’elles abritaient aussi,
- le télégraphe rappelant les essais de Claude Chappe qui eurent lieu sur l’emprise du château de Ménilmontant,
- les cinq pals ondés d’azur figurant les cours d’eau ruisselant des hauteurs de Ménilmontant.
Du blason au logo
Aujourd’hui, nous ne parlons plus de blason, mais de logo. Il y a deux ans, la mairie du 20e s’est choisi un nouveau logo, le précédent ayant été utilisé pendant 14 ans.
Que reste-t-il de ces blasons ?
Finalement, de l’utilisation de ces dessins proposés par Robert louis, aucune décision municipale locale ne l’officialisera en tant que blason. Aucune, sauf une : la mairie du 16e arrondissement.
>> Retrouver l’article « Le blason du 20e arrondissement », sur le site de l’AHAV, l’association d’histoire et d’archéologie du 20e arrondissement de Paris.
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