Si vous êtes passé du côté de la place Edith Piaf, à deux pas de la Porte de Bagnolet, vous avez pu constater que d’importants travaux empiètent sur la chaussée. Il s’agit d’une première étape dans l’importante restructuration prévue sur ce site de la RATP. Le renouveau de l’Atelier de Maintenance des Trains (AMT) de Saint-Fargeau a donné lieu à une concertation lancée en 2021.

Quelle est l’histoire du lieu ? L’Atelier Belgrand Saint-Fargeau est le plus ancien site de maintenance du métro parisien encore en exploitation, nous apprend la RATP. Après l’atelier de Charonne conçu pour les lignes 1 et 2, il est le deuxième atelier, ouvert en 1904, pour la ligne 3. Comprenant une salle de peinture, une menuiserie et un hangar à bois, il est alors raccordé à la ligne via son terminus de l’époque “Gambetta”. Avec le temps, la ville s’est densifiée autour du site, l’entourant de petites constructions, puis de plus grands ensembles.

En quoi consistent les travaux actuels ? L’arrivée de nouveaux métros à l’horizon 2025-2030 nécessite la construction d’un nouvel atelier de maintenance, plus adapté. Appelés MF19, ces nouveaux trains seront notamment équipés d’écrans et de ventilations réfrigérées en toitures. Grâce à un atelier plus économe en espace et au départ d’un second atelier dans le 15e arrondissement, une partie du terrain va être libérée et utilisée pour d’autres usages.

Quelles seront les prochaines étapes ? À côté des locaux RATP, le projet prévoit la construction (d’ici 2031-2032 !) de 100 logements familiaux, dont 50 % de logements sociaux, un équipement de petite enfance, des commerces de proximité, ainsi qu’un grand jardin public. “Aujourd’hui enclavé, inaccessible, la transformation et la requalification du site permettront de le rendre accessible au grand public, pour le traverser, pour y profiter du jardin et des services, et donner à voir et à comprendre l’infrastructure ferroviaire,” écrivent les architectes et paysagistes retenus.

Il est prévu que ce chantier s’inscrive dans une démarche patrimoniale avec la conservation d’un ensemble de bâtiments de 1904 et dans une démarche d’ “exemplarité environnementale” avec de nombreuses surfaces, dont les toitures végétalisées et un raccordement au réseau de chaleur urbain.