Si la Seine-Saint-Denis est à la pointe de la contestation pour réclamer plus de moyens pour l’éducation nationale, le 20e arrondissement voisin n’est pas en reste. Depuis des semaines, écoles et collèges et lycées publics se mobilisent. Passage en revue des différentes revendications en cours dans nos quartiers. 

1/ Contre les fermetures de classes. Année après année, l’arrondissement perd des classes pour des raisons démographiques, avec le départ des familles de Paris. Alors que cela pourrait alléger les classes et donner de meilleures conditions d’apprentissage, ces suppressions maintiennent de gros effectifs, et ce même dans les quartiers défavorisés, où les élèves nécessitent plus d’accompagnement. Pour la rentrée 2024, 134 classes seront supprimées à Paris (contre 175 à la rentrée 2023) dont 31 fermetures dans le 20e, qui est l’arrondissement le plus touché. Dans le même temps, 39 classes seront ouvertes dans l’académie. 

Comme l’indique Le Parisien, dans le 20e, les écoles concernées sont : maternelle Ménilmontant, maternelle des Grands Champs, maternelle Pali Kao, maternelle Tourtille, maternelle Fontarabie, maternelle du Clos, primaire 4 Pierre Foncin, primaire Davout, primaire des Tourelles, élémentaire Anne Sylvestre, maternelle rue Lesseps, maternelle Gambetta, primaire Alquier Debrousse, élémentaire Julien Lacroix, élémentaire Télégraphe, élémentaire Tourtille, élémentaire Tlemcen, élémentaire A Le Vau, élémentaire A Olivier Métra, élémentaire A Pyrénées, élémentaire B Olivier Métra, élémentaire du Clos.

Notez que ces chiffres sont à contre-balancer par la fermeture de l’école élémentaire rue du Clos (- 13 classes), qui laissera place à l’école Anne Sylvestre, sur le boulevard Davout (+ 10 classes).

2/ Pour le passage en REP + des écoles des Portes du 20e. Une dizaine d’écoles (Davout, Mouraud, Clos, Hilsz, Reisz, Le Vau, Alquier Debrousse, Foncin…) dépendants du collège Pierre Mendès France (Porte de bagnolet) réclament l’obtention du statut REP + (contre REP actuellement), ce qui leur octroierait plus de moyens. Une demande légitime quand on sait que leurs indices de position sociale (soit les professions et catégories sociales des parents) apparaissent comme inférieurs à ceux d’autres écoles du 20e bénéficiant de ce statut. Ce mercredi 3 avril, une opération école déserte a été suivie dans plusieurs d’entre elles. 

3/ Pour dénoncer le manque de personnel. Devant certaines écoles du 20e, un décompte égraine le nombre de jours où les instits (malades, démissionnaire, en congé mat) n’ont pas été remplacés. Avec de tristes records, comme à l’élémentaire Tlemcen avec 92 demi-journées non remplacées depuis la rentrée. Devant l’école maternelle Réunion, les parents ont réalisé un happening (faire classe à même la rue) lundi 18 mars, pour alerter sur leur situation de deux enseignantes pour 100 élèves. 

4/ Contre le “choc des savoirs” et les groupes de niveaux. À l’appel de la FCPE 75, plusieurs collèges du 20e sont restés déserts le 12 mars dernier pour dénoncer un un  “tri” des élèves et une stigmatisation des enfants les plus en difficulté. Plusieurs lycées, comme le lycée Martin Nadaud sont également mobilisés pour réclamer plus de moyens. 

5/ Pour le relogement de familles à la rue. Des parents d’élèves et des enseignants de l’école Eugène-Reisz ont créé un collectif pour alerter les pouvoirs publics sur la situation d’une mère et de ses quatre enfants, sans solution de logement pérenne. Des situations similaires sont rencontrées dans d’autres écoles et des pétitions lancées régulièrement. Le collectif Jamais sans toit 20 regroupe depuis un peu plus d’an parents et enseignants du 20e mobilisées sur ces questions.

Photos : école maternelle Pierre Foncin et école maternelle Réunion. 

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