À l’occasion du mois de mobilisation contre le cancer du sein, on donne la parole à trois habitantes du 20e arrondissement. On débute avec Elva, 37 ans, qui habite à deux pas du parc de Belleville.
Sa vie “d’avant” est celle d’une Parisienne très active. Un boulot prenant qui l’épanouit (formatrice dans un réseau de courtage en rachat de crédit), de nombreux voyages avec son conjoint, et le quotidien d’une famille avec un petit garçon âgé de deux ans. Quand elle se fait prescrire par son gynécologue une mammographie, suite à une douleur au sein gauche, elle n’est pas très inquiète. Un simple contrôle, pense-t-elle, continuant à bosser sur son ordi, dans la salle d’attente.
Le radiologue n’a pas le courage de lui annoncer la nouvelle, et la renvoie vers son gynéco qui lui apprend que quelque chose cloche… avec son sein droit. Pas du tout celui pour lequel elle est venue ! Une biopsie est rapidement programmée. Là encore, Elva ne panique pas. “Je me disais qu’il existait des tumeurs bénignes, que le cancer ne touchait pas les femmes jeunes”. Le 5 octobre 2020 (quand on vit un drame, les dates restent), le ciel lui tombe sur la tête : elle souffre d’un cancer hormono-dépendant très agressif, de stade 3, avec deux tumeurs impalpables de 8 et 11 mm. À quelques mois près, le cancer n’aurait plus été curable.
À l’Institut Gustave Roussy, le programme a tout d’un plan de guerre : “6 mois de chimiothérapie, 20 séances de radiothérapie, 5 ans d’hormonothérapie et un traitement d’immunothérapie”. Heureusement, la chimiothérapie – expérience la plus douloureuse – est derrière elle. “Imagine la pire cuite de ta vie, celle où tu passes ta journée sur les toilettes… et ça dure 5 jours ! Au bout de trois, le moral lâche”.
Un an plus tard, l’éclaircie est là : Elva répond bien aux traitements contre la récidive, les tumeurs ont été retirées en préservant son sein. Elle espère dans quelques mois reprendre le travail, dès que la fatigue l’aura quittée. Les messages qu’elle veut faire passer ? “Faites-vous faire des mammos les filles, ça m’a sauvé la vie !”. Et merci à La Maison Rose (de l’association RoseUp) d’aussi bien accompagner les femmes !
Photo : Merci à la talentueuse Gaëlle Guse
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