Sur le boulevard Mortier, une curieuse association dédiée au tricot s’est installée. Dans cet espace, les crochets s’enchaînent et les douleurs s’apaisent.

 

« Vous prendrez bien un petit thé, tout de même ? » s’exclament Véronique et Catherine.  L’accueil qui nous a été réservé est à l’image du lieu rempli de chaleur humaine. De confortables canapés, un grand tapis, une table basse, du thé, de la musique et de si nombreuses pelotes colorées forment le décor de cette association. Un espace où règne la convivialité, c’est le vœu exaucé de Véronique Vieljeux, co-fondatrice de l’association Le fil à la main.

« D’abord, j’adore la diversité », nous affirme d’emblée cette grande voyageuse polyglotte. Mariée à un Allemand, elle a vécu 30 ans en Italie où elle a fait sa carrière dans la mode. Puis il y a 10 ans, elle est revenue en France et a ouvert sa propre boutique. Celle-ci, présentait cette même allure de salon intimiste. Et c’est à partir de là, qu’elle a pris conscience des bienfaits du tricot. « Les clients prenaient le temps de s’asseoir et ainsi naissaient des rencontres absolument incroyables entre des gens très variés qui me fascinaient ». En confiant ce constat à ses amis, ces derniers l’ont encouragé à créer une association pour aller plus loin…

L’art du tricot comme thérapie

En 2015, elle fonde donc l’association « le fil et la main » avec son ami photographe Jean Charles Vaillant. A peine quelques mois plus tard, ils reçoivent un coup de téléphone de la prison de Fresnes les invitant à y animer des ateliers pour les détenues. Puis l’institut Curie s’est manifesté à son tour. Avec eux des ateliers sont mis en place avec les adultes en chimio ainsi qu’avec le staff médical. Les partenariats depuis se sont enchainés : Joséphine, Le refuge, L’Armée du Salut et désormais la maison Paco Rabanne.

Aiguilles et pelotes en main, les bénévoles se rendent ainsi  auprès de malades, soignants, détenues…Ils enseignent l’art de la laine et  tendent l’oreille aussi. “Tous les bénévoles ici ont eu, eux aussi, un parcours compliqué, une douleur. Ce qui fait d’ailleurs sens, puisqu’ils ont cette empathie et ce sens de l’écoute essentiels dans le cadre de ces rencontres “, reconnaît Véronique.

« Mon rêve c’était d’avoir un lieu où je pouvais accueillir tout ce monde que l’on connaissait déjà ». Après avoir lancé des appels, la mairie de Paris leur propose ce local : « Dans un quartier très populaire ce qui me plaît très bien et avec une diversité forte de cultures » nous explique Véronique. Actuellement 25 bénévoles œuvrent à l’animation des cours et rencontres organisés en ce lieu. L’association a pour objectif de doubler cet effectif. Tous ne manient pas les aiguilles :organisation, communication… « Je pense qu’on a autant de jeunes que de plus âgés » ajoute Catherine, une bénévole. Atteinte d’une sclérose en plaques, cette dernière a mis longtemps a osé franchir la porte. Aujourd’hui, elle est  trésorière de l’association: “tout a commencé par un premier cours de crochet depuis  je n’en suis pas sortie”.

 

 

Texte et photos : Océane Caillat   

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