À l’occasion du mois de mobilisation contre le cancer du sein, on donne la parole à trois habitantes du 20e arrondissement. On poursuit avec Alizé, 30 ans, qui vit à Télégraphe.

Promis, l’idée du beau pull rose et du grand sourire ce n’est pas nous. C’est Alizé qui est comme ça : rayonnante. Une chose que le cancer ne lui a pas pris. Au contraire même. “Depuis que j’ai traversé cette épreuve, j’ai l’impression d’oser beaucoup plus : je me suis enfin mise au dessin, je traverse Paris à vélo… et je réponds même à Mon petit 20e ! Quand on a eu peur que tout s’arrête, on vit encore plus pleinement !”.

La vie de cette attachée de presse dans une maison d’édition a basculé en juin 2020, à la sortie du premier confinement. Elle a alors 29 ans et vit avec son copain artiste, dans un petit appartement rempli de livres, près du métro Télégraphe. “J’ai senti une boule dure dans mon sein gauche. Alors que j’ai l’habitude de faire traîner, là j’ai pris le premier médecin dispo sur Doctolib, qui m’a prescrit une mammographie “au cas où””. Deux jours plus tard, la radiologue pas très sympa qui la reçoit – “elle a dû se dire encore une hypocondriaque de plus !”, change d’attitude et la presse de prendre rendez-vous à l’institut Curie. Le mot est lâché : tumeur.

Une batterie d’examens plus tard, le diagnostic est là : un cancer hormonodépendant très agressif (plus on est jeune, plus les cellules se reproduisent vite !)  avec trois ganglions atteints et des métastases. Pour le combattre, on la place en ménopause artificielle, lui prescrit 8 séances de chimiothérapie, 25 séances de radiothérapie, et de l’hormonothérapie pendant 5 ans pour éviter toute récidive. On lui retire également son sein gauche, qu’elle pourra plus tard remplacer par une prothèse définitive.

Le jour où on l’a rencontrée autour d’un thé, Alizé venait de finir le plus gros des traitements et de reprendre le boulot à plein temps. Ce qui l’a aidé dans cette épreuve ? L’acupuncture et le dessin, efficaces sur elle pour calmer les nausées. Et ses parents qui ont réussi à ne pas craquer. Car derrière les héroïnes se cachent (aussi) des héros.

 

 

Photos : Merci à la talentueuse Gaëlle Guse 

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