Situé entre la rue des Pyrénées et la rue de la Chine, le Passage des Soupirs est un havre de paix qui contraste avec l’agitation et le bruit du quartier Gambetta. 

La légende raconte que lorsqu’on monte les escaliers qui mènent jusqu’à cette ruelle pavée, les aiguilles des montres s’arrêtent. Mystère irrésolu qui ne démontre qu’une seule chose : le temps s’arrête dès l’instant où on s’avance dans ce passage. En ces journées ensoleillées de printemps, la lumière y passe à travers les feuillages, se posant sur les plantes verdoyantes. Cette atmosphère douce et mystérieuse rappelle le nom de l’allée : celle des soupirs. En effet, dans son Nouveau Dictionnaire historique de Paris, Gustave Pessard, un historien parisien, disait que ce chemin était “favorable aux promenades romantiques”, confirmant que c’était un lieu de rendez-vous amoureux où s’échangeaient soupirs de soulagement et de chagrin.

Ce passage apparaît à l’état de sentier en 1812 sur ce qu’on appelle le “plan cadastral”, une carte de France créée sous le Premier Empire de Napoléon Ier, rassemblant des milliers de parcelles afin d’imposer équitablement les citoyens aux contributions foncières. Selon la forme de ces parcelles, le passage devait traverser des vergers, des jardins, des vignes, qui ont été peu à peu remplacés par des ateliers et des petits immeubles. En 1982, l’association de défense du passage est créée, avec l’objectif de défendre le caractère particulier du passage et l’environnement de ses habitants. Puis entre 2002 et 2003, un jardin partagé est créé au numéro 18 de la ruelle. C’est le Jardin des Soupirs. Depuis, y sont organisées des rencontres avec des enfants, des festivités telles que la fête des Potirons ou l’annuelle fête du Jardin des Soupirs.  

“Avant d’y vivre, j’étais souvent passé par ce passage, et je m’étais toujours dit que je rêverais d’y habiter.” Daniel Verba habite dans le Passage des Soupirs depuis 1984. En achetant sa maison, il réalise son rêve. Quarante ans après s’y être installé, il est toujours aussi heureux de vivre au fond de sa petite allée privée, une jolie enclave dans ce passage. Entourée de quatre autres maisons, l’ambiance y est conviviale et paisible. Malgré quelques problèmes de propreté qu’il a remarqués dans la ruelle, Daniel s’y plaît toujours autant. “Je suis très heureux d’habiter ici, c’est à la fois proche de tout et très calme”, ajoute-t-il, ravi de vivre “presque à la campagne”.

Texte & photos : Lucie Lahoche

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