Situé dans le quartier de Charonne, il n’y a pas âme qui vive a priori dans cet ancien poste de police. Lorsque l’on remonte la rue des Pyrénées, on ne peut s’empêcher de regarder avec curiosité ce bâtiment au charme ancien. Alors que très peu d’informations sont trouvables facilement en ligne, nous avons mené notre petite enquête.
L’un des faits marquants, le concernant, a eu lieu pendant la Seconde Guerre mondiale, plus précisément pendant la Libération de Paris (du 19 au 24 août 1944). Nous sommes le lundi 21 août, en début d’après-midi lors d’une très chaude journée d’été, quand un groupe de soldats allemands décide de s’emparer du poste de police de la rue des Orteaux. Leur objectif : tenter de faire libérer d’autres Allemands et des Français soupçonnés de collaborer avec l’ennemi, que des résistants étaient parvenus à capturer ici.
Malgré la résistance des Français chargés de les surveiller, les militaires nazis reprennent le contrôle du poste et délivrent aussitôt ceux qui y étaient incarcérés. À la suite de cela, ils exécutent d’une balle dans la tête deux gardiens de la paix, Marcel Imbert et Armand Jeudy. Une plaque en leurs mémoires a été fixée sur la façade du commissariat. Le poste de police est aujourd’hui désaffecté, et cela, depuis 2009 pour des raisons qui nous sont inconnues. Peut-être pour des questions de réorganisation entre commissariats ?
Petite anecdote enfin, concernant le décor, au sommet de la façade, qui apparaît au-dessus de la mention “Ville de Paris” : il a été créé par le sculpteur français, Gaston-Auguste Schweitzer (1879-1962) et représente les armoiries parisiennes. On y voit très bien (pas sur la photo, mais quand on passe devant !) le vaisseau qui apparaît sur le blason parisien, et fait écho à la symbolique antique de la navigation sur la Seine.
D’après les infos que vous nous avez données, suite à la parution de cette article, il s’avère que le bâtiment est toujours en activité en tant que bureaux administratifs d’un ou plusieurs syndicats de police. Vous nous avez aussi appris que chaque quartier qui compose le 20e arrondissement (Belleville, Saint-Fargeau, Père-Lachaise et Charonne) disposait autrefois d’un poste de police. Et que tous ont finalement été regroupés dans un commissariat central, rue des Gâtines, à Gambetta.
>> 66, rue des Orteaux. Vous avez d’autres infos sur cette bâtisse ? N’hésitez pas à les partager avec nous : monpetit20e@gmail.com
Texte: Inès Da Silva
Photo : merci à @l.r.e
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