C’est un imposant bâtiment en briques qui trône rue des Pyrénées, entre Gambetta et Jourdain. Plus qu’une simple agence postale, ce bureau central a été créé pour superviser la distribution du courrier dans l’ensemble du 20e arrondissement.

“L’Hôtel des Postes” – aujourd’hui la poste du Louvre – desservait les onze premiers arrondissements parisiens, tandis que la distribution des arrondissements les plus éloignés fut “délocalisée” in situ. La construction du bureau central du 20e fut confiée à Paul Bessine (1869-1950). Né à Bergerac, il obtient son diplôme d’architecte en 1900 à Paris. Nommé architecte de l’administration des Postes et Télégraphes (PTT) en août 1911, il réalise à ce titre de nombreux hôtels des postes, bureaux de postes et centraux téléphoniques à travers la France.

Ici, dans le 20e, les demandes d’autorisation de bâtir datent de 1927-1929. Logique en cette période où l’évolution technologique des modes de communications s’intensifie, tout comme l’urbanisation progressive de ce jeune arrondissement parisien. Construit en 1934, ce bureau central des postes est d’ailleurs contemporain du Central téléphonique de Ménilmontant de la rue Sorbier, érigé un an plus tôt. 

Dans un premier temps, l’administration des Postes semble avoir hésité entre un immeuble de trois ou de quatre niveaux. Cette dernière solution sera finalement retenue. Le projet final reprend plusieurs caractéristiques des bâtiments publics des années 30 : massivité, grande hauteur sous plafond, ossature de béton armé et parement de briques. La façade monumentale impose la modernité de l’administration qu’elle représente. De plus, pour associer modernité et confort, le bâtiment avait été pourvu d’une installation de chauffage central combinée avec une ventilation permanente.

En 1935, un décor mural évoquant les thèmes modernes de la poste et de l’Aéropostale est commandé au sculpteur français d’origine biélorusse Ossip Zadkine (1890-1967) pour orner le hall d’entrée. On peut toujours l’admirer, quand on entre, sur le mur de droite. Enfin, on notera que La Poste possédait aussi un bâtiment côté rue de la Chine, qui servait de  zones de chargement et de déchargement. >> 250 rue des Pyrénées. Un autre bureau poste (“Charonne”) se situe également sur la longue rue des Pyrénées, au numéro 132. 

Source : le site sur le patrimoine du 20e arrdt. 

———————-

À lire aussi :

Avant-Après : la rue Pelleport… et son clocher d’église aujourd’hui disparu

Marché couvert, bains-douches, projet de piscine… La petite histoire du gymnase des Pyrénées

Avant-après : La Bellevilloise, de la coopérative ouvrière à la salle de concert branchée

Originaires du Béarn et Parisiens d’adoption, ils vivent rue des Pyrénées