Aviez-vous déjà remarqué ces trois petits immeubles en bas de la rue de Ménilmontant ? Ce sont d’anciennes maisons, construites dans la seconde moitié du 18e siècle.

 

Situées aux actuels numéros 29 et 31, leur disposition est héritée de l’Ancien Régime : elles correspondent à trois parcelles agricoles, qui allaient de la rue de Ménilmontant à l’actuelle rue Étienne Dolet. Une voie parallèle, qui était alors un chemin agricole. Pour la petite histoire, la première des trois bâtisses a vu le jour sur la parcelle centrale. Construite en 1780, elle fut érigée par un maître maçon, appelé Drive, et appartenait à un jardinier prénommé Simon Philippe Rouveau.

C’est un menuisier, Jean-Baptiste Colombeau, qui la racheta huit ans plus tard. Ce dernier eut la bonne idée d’acheter également la parcelle à droite, pour y bâtir une seconde maison, en 1841, dans le prolongement. Ces deux bâtisses forment aujourd’hui le numéro 31.  Au numéro 29, on sait simplement que la parcelle fut achetée et bâtie avant 1841 par un certain Jean-François Lebreton. 

On aime l’uniformité qui se dégage de ces trois maisons, de même hauteur, aux façades semblables. En 1883, les archives indiquent qu’elles vont former une seule et même propriété. Qu’en est-il aujourd’hui ? Caractéristiques de leur époque, elles donnent une idée du visage de Ménilmontant, il y a 170 ans. Hors-champ de la photo, au 33, une maison de maître datant elle aussi du début du 19e, bénéficiait d’une parcelle plus large. Vous la reconnaîtrez à ses lucarnes jumelées. 

Il existait un fort dénivelé entre la rue de Ménilmontant et les parcelles agricoles à l’arrière. Si bien les rez-de-chaussée des maisons donnaient côté rue (et était loués à des marchands de vin et autres commerces alimentaires), elles disposaient d’une cave voûtée, un étage plus bas, donnant côté jardin. Le premier étage est lui dit classique ou “carré”, alors que le second était mansardé. Ce n’est plus le cas, il a été rehaussé et dispose de grandes ouvertures (qu’on a pris au départ pour des panneaux solaires !).

Source : le site sur le patrimoine du 20e arrondissement (qui apparemment comprend pas mal d’erreurs)
Texte & photos : Malvina Adorno

Erratum 22/10/22 : l’historien du 20e arrondissement Denis Goguet nous indique que “pour m’y être penché il y a quelque temps, les maisons du 29-33 rue de Ménilmontant ne datent du 18ème siècle mais bien de la première moitié du siècle suivant. La confusion a été faite avec une habitation qui se trouve au 154 rue Oberkampf, toujours debout mais dans un sale état.”

 

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