Il est des immeubles à l’histoire plus riche que d’autres. C’est le cas de la “Villa des Hauts de Belleville”, situé au 47/49 rue du Borrégo, dans le quartier Saint-Fargeau/Télégraphe.

 

Construit sur un terrain appartenant aux Jésuites (une congrégation religieuse) ce bâtiment de briques et de béton de 9 étages a été édifié en 1958 par l’architecte Claude Béraud, un disciple de Le Corbusier. Danielle Peters, qui y vit depuis 1960, nous a permis, ce matin, de le visiter. Sa singularité, c’est qu’il a été pensé comme un habitat communautaire. Dans les 158 logements (allant du T1 au T6), l’idée était d’y accueillir un échantillon représentatif de la population. Les candidatures étaient étudiées par une commission indépendante.

La vie sociale y était encouragée par la présence d’espaces communs (qui existent toujours) : des salles d’activités, une cuisine commune, des garages à vélos, un vestiaire où déposer les vêtements ne servant plus… La devise du lieu : “Dans notre maison, il y aura des cavalcades et des coeurs heureux”. Au cours de leurs vies, leurs habitants pouvaient demander un logement plus grand ou plus petit, comme l’a fait Danielle, passée d’un T2 à un T4, avec vue sur les châteaux d’eau de la rue du Télégraphe.

Dans les appartements, aucun mur n’est porteur, en dehors de poteaux (la construction reposant sur un système de poteaux-dalle). Le projet comprenait aussi, dans un habitant adjacent, une école Montessori. Un projet trop en avance sur son temps, qui n’a tenu que 5 ans, avant d’être transformé en logement social. Depuis la loi Chalandon (1971) qui a supprimé le système de location coopérative, le lieu est devenu – contraint et forcé – une copropriété classique, avec syndic et conseil syndical. Danielle a dû acheter son appartement (50 000 francs le 4 pièces à l’époque, ça fait rêver !). Mais l’esprit communautaire perdure, grâce aux nombreux espaces communs, dont un très grand jardin (il y a même un court de tennis !). 

L’immeuble fait partie d’un ensemble “communautaire” plus large comprenant la MJC des Hauts de Belleville et le foyer de jeunes travailleurs (on vous en reparlera, dans un autre article). Envie d’en savoir plus ? Vous pouvez contacter daniellepeters@free.fr (visites possibles).  

—————————-

A lire aussi :

Zoom sur l’immeuble futuriste de la Rue Pelleport

La petite histoire de “l’immeuble aux hublots”, rue des Pyrénées

L’immeuble Belle Epoque aux briques bleues, 24 rue de Bagnolet

 

 

 

Suivez Mon Petit 20e sur Instagram

@monpetit20e