Peut-être nous reste-t-il encore quelques jours – ou semaines – pour squatter les pelouses des parcs et jardins parisiens. Parmi ces espaces verts plébiscités des riverains, on vous recommande le square du Docteur Grancher, dans le quartier Gambetta.

On aime sa configuration insolite, perché sur une petite butte, entre la place Martin Nadaud et la rue Sorbier. Ce qui est fou, c’est que d’imaginer que sous ce talus, existaient autrefois des trois immeubles et trois rues aujourd’hui disparues (rue de la Voulzie, rue Westermann, rue de la Cloche). De façon similaire au Parc de Belleville, construit à la place de logements insalubres, une démolition a été décidée ici aussi pour libérer le terrain. En cause : Le sous-sol instable des lieux, devenus inhabitables, qui a dû être stabilisé grâce à des injections de bétons. 

Géologiquement, le 20e (tout comme le 18e et le 19e) est marqué par l’omniprésence du gypse, une roche friable, sensible aux infiltrations. À cela, s’est ajouté le passage proche de la ligne de train de la Petite ceinture et le percement du tunnel de Charonne ce qui a pu davantage fragiliser le sous-sol. D’ailleurs, cela reste un souci ici, puisque des évaluations régulières sont menées par sécurité, tandis que le square voisin (Aurélie Salel) est fermé depuis un moment, a priori suite à un éboulement. 

Inauguré en 2006, le square Grancher comprend plusieurs espaces. Des pelouses en pentes, un parterre de fleurs à son sommet, une promenade pavée à l’emplacement des rues disparue, une statue (une jeune femme sculptée en 1928 par Henri Dieupart, qui symbolise le printemps), une incroyable glycine, ainsi qu’une aire de jeux pour enfants. Cela tombe bien d’ailleurs, c’est un pédiatre renommé qui a été choisi comme patronyme. 

Né dans la Creuse et venu à Paris poursuivre des études de médecine, Jacques-Joseph Grancher (1843-1907) fut le directeur de l’hôpital Necker – Enfants malades. Connu pour ses recherches sur la tuberculose infantile, il participe en 1885 avec Louis Pasteur (qui n’était pas médecin, mais biologiste), à la première vaccination contre la rage sur le jeune Joseph Meister, qui avait été mordu par un chien enragé. Pendant 10 jours, il inocule en personne à l’enfant les doses quotidiennes du vaccin. 

Photo : @cinematicday

 

Vue générale du square / Wikipedia

Le talus du jardin avec la statue Le Printemps d’Henri Dieupart / Wikipedia

Sommet du talus, ancienne rue de la Cloche / Wikipedia

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