Vous passez peut-être en voiture, à pied, en vélo, ou en tramway chaque matin, en ignorant tout de l’histoire de ce bâtiment. On y remédie.

 

Remontons le temps. Nous sommes en 1840, sous la Monarchie de Juillet (le règne de Louis-Philippe), en pleine tension entre la France et l’Angleterre. La cause ? Une guerre au Levant, où les Anglais soutiennent les Ottomans, la France les Egyptiens. Alors président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, Adolphe Thiers (1797-1877) estime que Paris n’est pas assez protégée face à la menace ennemie. Son idée : construire des fortifications pour la rendre moins facilement prenable.

S’étendant sur 33 km de long, l’enceinte de Thiers est progressivement construite entre 1841 et 1844, grâce au déploiement de 21 600 militaires et ouvriers. Elle s’élève alors entre l’actuel boulevard des Maréchaux, appelé à l’origine “rue Militaire” et le futur emplacement du boulevard périphérique. Les fortifications englobent non seulement Paris (délimité par le mur des Fermiers généraux), mais également des communes alentour, comme Belleville, Charonne et Ménilmontant, qui ne seront rattachées qu’en 1860. 

Pour faciliter les passages, l’enceinte de Thiers comprenait 17 portes, huit poternes (petites portes créées dans la muraille) et huit passages de chemins de fer. Elle était également constituée de 95 bastions, bâtiments intégrés aux fortifications et destinés aux militaires. Ce dispositif défensif était complété par l’ouverture la Petite Ceinture (ligne ferroviaire intérieure à Paris) permettant de relier entre eux les bastions pour garantir un mouvement rapide des troupes. 

Revenons à nos moutons, et à cet édifice. Conservé au 154 boulevard Davout, c’est l’un des derniers vestiges de l’enceinte dite de Thiers, qui fut détruite entre 1919 et 1929. La bâtisse abritait le poste de garde du bastion n° 14. Un édifice en pierre de taille de cinq niveaux d’une grande sobriété architecturale. L’ensemble prend la forme de la lettre U disposant ainsi d’une vaste cour ouverte sur le boulevard lui-même. Promis, le vert fluo du gazon n’a pas été retouché. Un second poste de garde, en tout point similaire, est conservé au 108 boulevard Mortier.

Source : le site sur le patrimoine dans le 20e arrondissement https://capgeo.sig.paris.fr/Apps/Balade20e/ 

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