J-3 avant le premier tour des élections présidentielles, ce dimanche 10 avril. Un scrutin qui a inspiré le street-artiste Philippe Hérard, dont on adore les collages engagés.
Une homme (politique) à la tête de pipeau, un micro-mouton “BFNews”, une ventouse pour déboucher, un tube de vaseline LaREM… sont à découvrir dans les rues de Belleville, notamment rue des Couronnes, rue de la Mare et rue des Rigoles. Précipitez-vous pour les admirer, car la force du street art, c’est aussi son caractère éphémère.
L’artiste, qui habite le quartier depuis plus de 30 ans, s’est lancé dans le street art en 2009. Lui qui peint sur toile, se retrouve à ce moment-là sans galerie où exposer son travail. Il choisit alors d’investir les rues environnantes, y dépose ses collages en papier kraft, papier journal parfois, sur lesquels s’ajoutent une couche de fusain et de peinture. Le meilleur moyen d’être vu du plus grand nombre. On aime sa lecture du monde parfois poétique, absurde, mais toujours décalée. Souvent en prise avec l’actualité.
On vous a déjà montré ici plusieurs de ses œuvres. Notamment son projet artistique sur le confinement, intitulé “Cent-Sortir”. Il y tournait en dérision cette situation d’enfermement que nous vivions, à travers des personnages presque totalement emmurés. Dont s’échappaient parfois un bout de visage cherchant à siroter un verre pour l’apéro ou un bras tenant une pagaie, symbole d’évasion…
La fermeture des lieux culturels, considérés comme “non essentiels”, a également donné lieu à une fresque. On y voyait un amoncellement d’objets culturels – violoncelle, siège de cinéma, toile, costume, boule à facettes… – sur un trottoir, attendant d’être ramassés. Son nom ? “La culture aux encombrants”.
Photos : clichés pris par Gaëlle Labarthe et Philippe Hérard
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