On ne raffole pas de la formule toute faite et souvent clichée “c’était mieux avant”. Mais là, ça nous a échappé, en regardant cette carte postale ancienne de la rue Pelleport, prise depuis le trottoir de la rue de Ménilmontant.
Sur ce tronçon, de nombreux immeubles massifs et sans charme ont été construits dans les années 60-70-80. Ils ont remplacé les maisons caractéristiques de l’architecture faubourienne. L’une abritait un restaurant (“Les Peupliers”, 200 couverts !) et un vendeur d’absinthe. L’autre, un hôtel meublé et une épicerie, très justement prénommée “Au Bon Coin”. Mais ce qui surprend le plus, c’est ce clocher d’église – avec sculpture de la vierge au sommet – aujourd’hui disparu.
Pourtant, l’église est toujours là : il s’agit de la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes. En 1910, une première église dotée d’une chapelle attenante fut construite pour répondre à l’accroissement de la population du quartier. Mais pour des raisons de sécurité, elle a dû être rasée. Un immeuble a été érigé à son emplacement, avec au rez-de-chaussée, une nouvelle église moderne, bénie en 1980.
Sur le site internet de cette paroisse, on apprend que l’église est entièrement dédiée à la Vierge et aux apparitions à Bernadette Soubirous, à Lourdes, en 1858. On peut venir y vénérer “un morceau du rocher de la grotte de Lourdes” et se laver et boire de l’eau de Lourdes. Tandis, qu’un bas-relief sculpté “représente une Vierge pleine de ferveur et d’émotion”. À quelques mètres de là, rue Taclet, se trouve l’établissement privé catholique Notre-Dame-de-Lourdes, une école et un collège liés à la paroisse.
Et la rue Pelleport alors, d’où tire-t-elle son nom ? De Pierre de Pelleport (1773-1855), un général d’empire, qui œuvra à la défense du quartier en 1814, lors des guerres napoléoniennes. La rue Pelleport longeait les murs de l’ancien parc de Ménilmontant qui entourait le Château de Ménilmontant (aussi appelé Château de Saint-Fargeau). Elle était très passante et commerçante car elle reliait les communes de Belleville et de Charonne, alors que celles-ci n’étaient – avant 1860 – pas encore rattachées à Paris.
Assez logiquement, l’artère était nommée rue de Belleville quand on partait de Charonne, et inversement rue de Charonne, quand on partait de Belleville. Puis elle prit le nom de “route départementale 40” (reliant Pantin à Charonne), avant de prendre sa dénomination actuelle en 1868.
>> 130 rue Pelleport.
Carte postale : merci à Nicolas de @paris_20_theandnow
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