Après la butte Montmartre, plus forte concentration d’escaliers de Paris (37 au total), le 20e arrondissement peut s’enorgueillir d’en posséder pas mal, conçus en partie pour dompter les collines de Belleville et Ménilmontant.

En janvier 2001, l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) fut même chargé de les recenser dans son projet : Paris en marches – les escaliers des rues de Paris. Résultat : sur les 148 escaliers que compterait l’espace public parisien, 31 seraient situés dans le quartier Belleville/Ménilmontant. L’escalier urbain est là où il faut pour discipliner les pentes (…). L’escalier est un chemin à l’abri du tumulte des rues. L’escalier est un lieu à la fois discret et précieux, ouvert et réservé”, écrivait alors en introduction de l’étude l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë. On vous en présente trois différents dans le 20e arrondissement.

1/ L’escalier majestueux de la rue Stendhal
Cet escalier discret datant de 1909 est situé tout au bout de la rue Stendhal, bordé par la végétation du cimetière de Charonne à sa gauche et un immeuble années 30 à sa droite. Son dénivelé de 11 mètres est découpé en 67 marches réparties sur trois volées. Le regard du piéton est immédiatement attiré vers l’horizon et la vue laisse entrevoir la place Saint-Blaise en contrebas. “Cet escalier est si beau qu’on n’imaginerait pas le descendre en courant”, glisse une voisine. Passants, faites comme elle, profitez de l’horizon si vos pas vous y mènent.

2/ L’escalier des écoliers, rue des Prairies
Petit escalier flanqué le long d’un haut mur en pierre, celui-ci pourrait presque passer inaperçu. Avec 34 marches réparties en deux volées, il assure le lien entre la rue des prairies et la rue de Bagnolet à 4 mètres en contrebas. “Attention, il est raide tu sais, tu risques de tomber si tu ne fais pas attention”, précise une habituée des lieux à son petit-fils revêtu de son cartable. Il n’est pas rare d’y croiser des écoliers aux horaires de sortie de classes, car l’établissement scolaire privé Saint-Germain-de-Charonne est situé juste au-dessus.

3/ L’escalier-rue du Père Prosper Enfantin
Proche du métro Porte de Bagnolet, cet escalier du quartier “La campagne à Paris” a une singularité : il est à la fois un escalier et une rue. Enclavé entre des murs de jardins privés, il semble s’approprier le dénivelé de 14,35m et se fondre dans un environnement boisé. Le béton dans lequel ont été moulées ses 74 marches les font ressembler à des troncs d’arbres.

Actuellement, un graffiti abîme actuellement l’harmonie du lieu. Ce qu’un habitant regrette : ”c’est dommage de voir cette marque, car l’escalier est joli et singulier”, mais ne parvient pas à en faire disparaître le charme. Au bout, on découvre les charmantes maisons de ce lotissement construit entre 1904 et 1918. Deux caniveaux, des petites rigoles, permettent aux eaux de pluies de s’écouler facilement et ainsi, de rendre l’escalier-rue praticable en toutes circonstances.

Léa Chevillard

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