Tsippora, 30 ans, habitante du quartier Saint-Blaise, a lancé en janvier 2020, le podcast “Tant que je serais noire”, afin de parler du désir ou non de maternité des femmes noires. Elle totalise plus de cinquante interviews à son actif. On fait les présentations.

 

On appuie sur play, et la voix suave et douce de Tsipora apparaît dans nos AirPods. Tant que je serai noire, est le podcast qu’elle a créé pour donner la parole aux femmes noires sur leur désir ou non de maternité. « Ce que j’aime avec ce média, c’est que chaque histoire est très différente et on peut ainsi apprendre de nouvelles choses grâce à elle ». Le podcast totalise au total 65 000 écoutes. Son nom est celui d’un ouvrage de Maya Angelou, grande figure du Civil Right Movement et de la littérature afro-américaine. 

L’intervieweuse, consultante en transformation digitale, cherche à vulgariser des sujets complexes (don d’ovocytes, bipolarité) au travers de ces enregistrements. Elle nous confie que parmi les personnalités passées devant son micro deux d’entre elles ont réussi à lui “retourner le cerveau”. La première, c’est Amandine Gay, sociologue et documentariste, qui se définit comme “afro-descendante, noire, née sous X, cis, afroféministe”. “Je voulais aborder avec elle le désir ou non de maternité quand on est née sous X et qu’on a été adopté, mais aussi des modèles de parentalité et de justice reproductive”. 

L’autre personnalité se nomme Danielle et elle exerce comme doula. Késako ? Le terme vient du féminin “Doulo” en grec ancien, qui signifie esclave et plus désigne aujourd’hui une accompagnante de la naissance. “Je dirais que tout le monde doit avoir une doula lorsqu’elle accouche, c’est comme une meilleure amie pour la maman. Avec Dani, son surnom, nous avons discuté de sa vision de la maternité : remettre au centre des discussions l’accouchement et que les femmes doivent être mieux préparées.” 

Le podcast va évoluer en média à part entière

Comment procède-t-elle pour nourrir son podcast ? “J’essaye d’abord de choisir une idée de sujet et ensuite, je cherche une invitée qui ferait l’affaire”. Si elle s’est équipée de matériel pro, Tsippora ne vit pas de son podcast. “C’est une forme de dépendance moderne et de travail gratuit, qui demande des heures de travail et énormément d’énergies”, raconte-t-elle. 

Le podcast va évoluer prochainement en se nommant « Tant que je serai… » et sera un média à part entière. La jeune femme a déjà plein de séries de sujets dans sa musette. « J’ai envie de traiter la question des hijabeuses dans le sport, leur donner la parole pour avoir leur retour ou encore traiter de la sexualité ». En juin prochain, elle lancera sa première exposition photo avec la réalisatrice Méhémie Lemal, qui s’intitule « Matrimoine invisible, ode à la maman noire » avec des portraits de femmes de plus de 45 ans. Pour une fois, ce ne sera pas “bonne écoute”, mais “bonne lecture” !

 

 

Texte : Thibault JULIEN

Photo : Tsippora

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