Hors de question de renoncer au bien manger ! Alors qu’avec l’inflation des prix alimentaires, les produits bio ne sont pas à la portée de toutes les bourses, l’épicerie Saveurs En Partage cherche à les rendre plus accessibles. Notamment aux familles monoparentales du quartier. Porté par cinq militantes – Marie-Claire, Samia, Aminata, N’daye, Mina -, ce projet innovant et solidaire mérite un coup de projecteur en cette Journée internationale des droits des femmes. 

 

Ouverte le 9 juin 2020, en plein Covid, cette épicerie de quartier propose un modèle unique à Paris, et même en France : une double-tarification sur l’achat de fruits et légumes bio de saison. Au moment du passage en caisse, les foyers éligibles se voient pratiquer une réduction de – 70 % sur les fruits, légumes et produits de premières nécessités issus de l’agriculture bio. À ce jour une soixantaine de familles (soit 150 habitant.e.s de tous âges, enfants inclus) en ont déjà bénéficié. Pour y avoir droit, il faut être orienté par le Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris et répondre à des critères d’éligibilité : habitants du 20e, famille monoparentale, revenus modestes… 

Ainsi, une maman seule avec un enfant en bas âge a droit à un panier de 39 € par semaine, qu’elle paiera 11,70 €. Un papa avec un ado pourra aller jusqu’à 45 € (prix magasin), en sortant 13,50 € de sa poche. Si pour l’instant ce sont des bailleurs sociaux de la ville, qui financent le dispositif, il est prévu que grâce aux achats de la clientèle “classique”, le chiffre d’affaires à terme auto financera la double-tarification. Afin qu’elle soit plus nombreuse, la priorité est donnée à la qualité des produits, issus de circuit-court, et à leurs prix. “On essaie de rivaliser avec les gros acteurs du bio qui ne sont pas toujours écolo. Notre démarche est respectueuse de l’environnement à toutes les échelles : nous allons même chercher le pain à pied dans le quartier ! Vive les économies d’énergies, de frais de livraison et d’émissions de CO2 !”, explique Agnès.

Les légumes les plus proches sont cultivés à quelques mètres de là, au collège Pierre Mendès France par l’association Veni Verdi. Les bières sont produites à peine plus loin, Porte de Bagnolet par la Brasserie La Baleine ou à Belleville par la Brasserie des Regards. Le pain vient de la rue de Buzenval, le miel de ruches installées au bois de Vincennes ou à Ménilmontant.  Parmi les best-sellers ? La lessive de Paris et ses flacons consignés (7,99 € le litre), les œufs bio frais, le concentré de gingembre et le vin (référence bio et non-bio, pour tous les goûts et toutes les bourses).

Pour les petits budgets, le bon plan c’est de profiter de leur offre anti-gaspi, avec des produits affichés à 1,50 € le kilo (il y avait des pleurotes à ce prix-là samedi dernier !). Des paniers sur-mesure sont également réalisés en partenariat avec Too good to go. Enfin, des ateliers gratuits, en lien avec l’alimentation durable, y sont régulièrement organisés par Agnès. Passez-y une tête et contribuez à la sécurité alimentaire des quartiers populaires ! >> 38, boulevard Mortier. Mardi-samedi 10h-13h 16h-20h. Dimanche 10h-13h.

*Partenariat

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