Vous aurez du mal à aller le visiter, ou juste à le visualiser, car aucune représentation en élévation ne semble être parvenue jusqu’à nous. Mais grâce à de nombreux plans restants, on sait que s’élevait autrefois un château à Ménilmontant. Plus précisément, au niveau des numéros 2 à 22 de la rue Saint-Fargeau.
C’est au 15e siècle qu’une maison seigneuriale est attestée au milieu des vignes et des bois, au-dessus du hameau de Ménilmontant. Dans la deuxième moitié du 18ème siècle, le seigneur des lieux est Michel Etienne le Peletier, par ailleurs comte de Saint-Fargeau, une commune de l’Yonne en Bourgogne. Sa famille y possédait une forteresse en briques rouges : le château de Saint-Fargeau, que l’on peut visiter. Mais revenons au château de Ménilmontant, situé à l’emplacement de l’actuelle rue Saint-Fargeau.
Il faut imaginer autour un immense parc, délimité au nord par les actuelles rues de Belleville, du Télégraphe et de Romainville au nord, où se trouvait des bois et des terres cultivées. Allant jusqu’à la rue Pelleport à l’ouest, jusqu’à Bagnolet à l’est, et jusqu’à la rue du Surmelin au sud. Le parc comprenait un jardin à la française, avec allées, terrasses et bassin rond alimenté par des sources, et un belvédère ouvrant vers l’est. L’actuelle rue Haxo suivait l’une des allées du parc.
Le château (entouré de rouge), construit au 18e siècle, et le parc de Ménilmontant sur le plan de Mathieu Roussel de 1730. (Archives de Paris)
Le domaine et le parc ont été démantelés dès la fin du 18ème siècle. Il n’en restait plus rien au début du 19ème. Sur ces terrains, des propriétaires privés y bâtirent des habitations. Comme ce territoire fut peu construit jusqu’au milieu du 19e siècle, il fut possible d’y construire le cimetière de Belleville en 1804, puis le réservoir de Ménilmontant, dont les travaux débutèrent en 1865.
Parviendra-t-on à retrouver une représentation du château ? Dans l’inventaire après décès de son propriétaire, Michel Etienne Le Peletier de Saint-Fargeau, dressé en octobre 1778 à Paris, on apprend qu’il existerait “six tableaux dans leurs moulures de bois peint en gris représentant des vues des châteaux de Saint-Fargeau, de Montjeu (autre propriété du Comte) et de Ménilmontant”. Or, ces tableaux ont disparu du château de Saint-Fargeau, où ils auraient dû être. Allez savoir, peut-être sommeillent-ils dans un grenier ou chez un antiquaire ?
Vue du château de Saint-Fargeau, dans l’Yonne (photo : Denis Goguet)
Une conférence sur le sujet donnée par Denis Goguet, passionné d’histoire, qui nous a aidé à réaliser cet article. Attention, la maison représentée n’est pas le château de Ménilmontant mais la maison de Mont-Louis située aujourd’hui au sein du Père-Lachaise.
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