Deux mains qui s’enlacent, symbole de soutien ou de paix. N’y voyez pas un lien avec l’actualité brûlante et dramatique du moment. Elles ont été peintes bien avant, fin septembre, par Nea Borgel, dans le cadre du Montreuil Graffiti fest, et sont à voir Porte de Montreuil. L’occasion de vous présenter cette artiste locale.
Son parcours. Née à Paris, Nea se souvient vouloir être peintre depuis toute petite. Afin d’y arriver, elle poursuit une licence arts plastiques. Mais, la réalité économique la rattrape, et la contraint à travailler dans des bureaux, comme assistante de direction, tout en poursuivant des activités artistiques à côté (cours de peinture, graphisme). Depuis 10 ans, l’artiste tient sa revanche, puisqu’elle vit désormais de son art. Avec des expositions, des marchés d’artisans, des commandes, des fresques à réaliser chez des particuliers et dans des commerces. Depuis quelques années, elle s’essaie aussi au street-art. “J’aime côtoyer ce milieu et y vivre des expériences”, explique-t-elle. Dernière expérience en date : le Montreuil Graffiti Fest “organisé par Espion, un graffeur montreuillois très actif, qui veut promouvoir le street art, son travail et les gens qui l’entourent”.
Son art. L’œuvre représentée ici est un soutien à l’Afrique et aux artistes africains. De manière plus générale, Nea Borgel s’intéresse aux portraits, qu’elle dépeint dans un style très figuratif. Elle en possède toute une collection, de personnages réels, fictionnels, ou un mélange des deux. On peut y croiser l’actrice Aïssa Maïga, une Amérindienne, ou une danseuse butô (danse indonésienne) qui habite elle aussi le 20e. “Le but de cette série de portraits, c’est de chercher la faille en chacun de nous. Un complexe, un traumatisme, ce qui va laisser une empreinte”. Chaque portrait possède un nom, un prénom, un profil psychologique et une carte d’identité. L’idée ? Permettre au spectateur de s’identifier à la toile et créer un lien, un dialogue avec le spectateur.
Son lien au 20e arrondissement. Sur une photo de Robert Doisneau, prise en 1969 rue Vilin, on aperçoit la maman de Nea Borgel. Originaire de Tunisie, sa famille est installée dans le 20e arrondissement depuis les années 60. Un quartier qu’elle n’a pas pu quitter, elle qui habite sur les Maréchaux, entre Porte de Bagnolet et Porte des Lilas. “Ce que j’aime ici, c’est la mixité, le mélange de population. Quand on a l’habitude de vivre dans cette mixité là, c’est dur de vivre dans un espace où cette mixité là n’existe plus. J’ai l’impression qu’ici les gens se parlent plus d’ailleurs, j’y vois plus d’échanges que dans d’autres quartiers. Avec en prime un intérêt pour la culture, un soutien envers les artistes, qui nouent aussi des collaborations entre eux”, explique-t-elle.
Montreuil Graffiti Fest – Sur la dalle du Décathlon, Porte de Montreuil.
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