Quand on lui propose ce surnom, elle s’en amuse, nous rétorquant que Monsieur Jourdain (personnage du “Bourgeois Gentilhomme” de Molière) était déjà pris. Dans ce coin de Paris, à cheval sur le 19e et le 20e arrondissement, que ces habitants aiment appeler “village”, Émilie, 42 ans, est devenue une personnalité de la vie de quartier.

 

Communicante de profession et mère de trois enfants, elle s’est installée ici il y a 15 ans, au retour d’un séjour de plusieurs années en Australie. C’est en 2012, quand elle claque la porte d’une grande entreprise, où elle ne se retrouvait plus, qu’elle prend du temps pour elle, à arpenter le quartier, à discuter avec d’autres parents d’élèves. “Je me suis rendue compte qu’il y avait beaucoup d’artistes talentueux, d’initiatives intéressantes, mais que personne n’était trop au courant”.

Avec Geneviève, une amie journaliste, elle créé un groupe Facebook “Village Jourdain”, à mi-chemin entre un média et un site de petites annonces, qui rapidement suscite l’intérêt. Il compte aujourd’hui plus de 15 000 membres ! Peut-être en faites-vous partie ? La suite, ce sont de grandes fêtes de quartier organisées plusieurs années consécutives, une association qui s’est créée, et qui a eu à cœur notamment de revaloriser et végétaliser le quartier.

Puis, place à l’aventure entrepreneuriale avec la création de Liane de rue (qui cherche à créer du lien social via la végétalisation urbaine), la rédaction prochaine d’un livre sur le sujet et des missions variées de consulting. Bref, vous l’aurez compris, on a à faire à une hyperactive !

 

SES BONNES ADRESSES À JOURDAIN 

Le Locavor de Paris Jourdain, un drive fermier qu’elle a contribué à créer. 

La Ressource de Belleville, lieu de collecte et boutique solidaire 

La rue désormais piétonne du Jourdain, qu’elle a oeuvré à végétaliser 

Le clocher de l’église de Jourdain (Saint-Jean-Baptiste de Belleville), dans lequel on peut monter parfois (se renseigner, c’est gratuit) 

La boulangerie bio de la rue de Belleville

El Clan destino, petit théâtre rue des Envierges. Ouvert les dimanches, pour petits et grands + Soirées argentines avec les empanadas de Diego 

Pour l’apprentissage de la musique, l’asso Marie Jaëll Montessori et l’Anti-Conservatoire

La brioches tressées du dimanche matin chez à la boulangerie Grégory Desfoux

Le centre social de la rue des Rigoles, avec plein d’animations chouettes pour les enfants 

Le caviste indépendant Cavavin

Helou Paris, un coffee-shop & coworking, avec des produits bio et végétarien, rue de la Villette, monté par Hélène et Louise.

Le coiffeur “Ça décoiffe” rue du Jourdain, où Patou, une institution du quartier, a longtemps exercé. “Sans elle, je n’aurais pas fait tout ça”, explique Emilie.

Photo : Vues d’ici


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