Depuis début mars, la Maison Respire est ouverte dans les hauteurs de Ménilmontant. Ce lieu permet d’accueillir temporairement des parents en situation de séparation qui ne trouvent pas de logement pour sortir de la cohabitation avec leur ex-conjoint(e).
Dans ce lieu confortable composé de quatre appartements et d’espaces partagés, quatorze personnes peuvent être logées : quatre parents ainsi que dix enfants au maximum. Cet endroit s’adresse à un public très spécifique. Valérie Dagut, la fondatrice de l’association, explique : “Lorsqu’on n’est pas assez précaire pour les foyers d’accueil, mais trop précaire pour se loger dans le privé avec des enfants et un seul salaire, on n’a aucune solution”. Alors, pour éviter les cohabitations conflictuelles, elle propose des logements aux prix très bas par rapport à ceux du quartier.
Alors que dans le 20ème arrondissement, le loyer de référence est à 28€10 du m², elle propose des loyers à 17€, 20€ ou 25€ du m² et s’adapte en fonction des revenus de chacun. La durée maximum d’occupation est de dix-huit mois, afin que les familles s’engagent à rester dans une démarche active de recherche de logement. L’objectif est que cette maison bénéficie à un maximum de personnes. Depuis mars, deux familles s’y sont déjà installées. “Elles sont ravies”, ajoute Valérie.
Une séparation difficile, Valérie sait ce que c’est. En 2015, lorsqu’elle se sépare du père de sa fille, une amie lui propose une chambre de bonne. Elle emménage avec sa fille dans ce onze mètre carrés, avant qu’on lui propose un logement social, un an après. C’est à partir de là que lui vient l’idée : elle aimerait pouvoir créer des logements temporaires, pour que les gens dans la même situation puissent rebondir après une séparation. En 2017, elle bénéficie d’un héritage, et le projet est lancé : elle investit son argent dans des logements de transition. Elle choisit le 20ème arrondissement de Paris, car c’est pour elle un quartier très accueillant : “C’est un super quartier pour se poser, l’environnement y est vraiment chouette”.
Aujourd’hui, Valérie s’occupe de la Maison Respire seule, et accepterait volontiers l’aide de bénévoles. Dans le futur, elle souhaite créer d’autres maisons comme celle-ci, dans d’autres quartiers de Paris ou dans d’autres grandes villes avec la même problématique.
Lucie Lahoche
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