L’EXPO PHOTO DU MOMENT – On adore ce genre d’idée ingénieuse et créative, qui vise à mettre de l’art dans des lieux ordinaires.

 Ici, c’est le photographe @soyadmahat qui a déposé plusieurs clichés, quatre dans la vitrine, deux à l’intérieur, d’une retoucherie du 11 rue du Capitaine Ferber, pas loin de la place Edith Piaf. Une boutique, installée dans le quartier depuis une dizaine d’années, tenue par un vieux monsieur turc, tailleur de profession. 

“Si j’ai choisi cette boutique, c’est que j’aime bien le monsieur qui la tient. Mais aussi que j’aime l’idée qu’on puisse retoucher ses habits, les raccommoder, plutôt que de racheter. Y exposer de la photographie va dans le même sens, c’est une attention mutuelle, des uns envers les autres, afin de participer à la vie du quartier“, nous explique le photographe.

Préférant rester caché derrière son nom d’artiste, il ne souhaite pas nous en dire beaucoup plus sur lui, et nous concède juste habiter dans l’arrondissement. Des passants s’arrêtent parfois, et regardent intrigués ces clichés coincés entre le rideau et la vitrine. Une place inhabituelle. De ces images, chacun y projettera ce qu’il veut, souhaite, imagine. Car les photos n’y sont pas légendées. Mais, si comme nous, vous êtes curieux, on a réussi à savoir où elles ont été prises…


1/ Une photo prise à Kiev, en 2018. “La ville est alors en construction, alors qu’aujourd’hui elle se bat pour rester debout”.

2/ Vue depuis un avion lors d’un atterrissage à Ürümqi, en 2019. “Il s’agit de la capitale de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, j’ai été frappé par son austérité, cela m’a perturbé, dès mon arrivée”.

3/ La fente vue du ciel a été prise à Gênes en Italie, en 2020. “C’est intéressant de constater que c’est le seul espace pour voir le ciel. La construction de ces villes très serrées laisse peu d’espace pour le lien à la nature”. 

4/  Les routes du plus haut village musulman d’Azerbaïjan, prénommé “Khinalug”, en 2022. “Les montagnes que l’on voit, au fond, c’est la Russie. L’eau m’a fait penser à des larmes qui coulent, ce qui permet de boucler cette série débutée en Ukraine”. 

Vous avez un commerce avec des murs ou une vitrine vides ? Soyad Mahat se propose de venir y accrocher gracieusement des photos. De nouvelles micro-galeries verront-elles bientôt le jour dans le 20e ? Évidemment qu’on vous tiendra au courant !

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