Tantôt appelée “le 140”,  “le Karcent” pour les intimes, et prochainement renommée “Cité Bonnier”, en référence à son architecte, Louis Bonnier (1856-1946), cet ensemble d’habitations bon marché (HBM) a inspiré Raphaëlle Floury.

Cette artiste et habitante du 20e arrondissement, depuis 17 ans, en a fait une toile colorée, pleine de pep’s, rendant hommage à un lieu, pas toujours très bien réputé. “Je me souviens qu’à mon arrivée dans le quartier, certains voisins m’avaient dit de ne pas m’y aventurer rue Hélène Jakubowicz, car c’était connu comme un important point de deal, avec régulièrement des descentes de police”, se souvient Raphaëlle.  C’est lors du confinement, réduite à des balades dans le kilomètre réglementaire, que la jeune femme, redécouvre l’endroit et tombe sous le charme des façades en briques et des soubassements en meulière. 

Alors que les bâtiments des années 20 seront prochainement réhabilités, elle leur consacre une toile, pour garder une trace de leur beauté, de leur simplicité. ”Si dans les années 90, il s’agissait d’une cité sensible, il y règne aujourd’hui une atmosphère paisible. J’y passe souvent, j’aime aller marcher au jardin Pierre Seghers”, poursuit-elle. Sur sa toile, la cité est représentée de façon esthétique, “avec bienveillance”, mais non sans clins d’œil évoquant sa dangerosité passée : un hélico, une passe de drogue, un pitbull… 

Le 20e arrondissement plusieurs fois à l’honneur 

Après avoir exercé comme agent immobilier pendant huit ans, du côté de la place de la Nation, Raphaëlle a découvert le dessin et la peinture. Une révélation pour cette autodidacte, qui souhaite désormais en faire son métier. “J’ai ressenti le besoin de changer d’univers, j’avais besoin de prendre un nouveau départ. Peindre, me fait beaucoup de bien, c’est une sorte de méditation”, explique-t-elle. 

Plusieurs de ses toiles évoquent le 20e arrondissement de Paris : le garage de la rue de la Chine, les ours rue des Pyrénées et le métro Ménilmontant. Des œuvres dont on peut acheter des tirages en séries limitées et numérotées. De quoi rendre fiers les habitants du 140, dont certains ont été émus de voir que leur cité pouvait faire l’objet d’un tableau. 

La cité du 140

Happy ours

La rencontre métropolitaine

Le garage de la Chine

Max, une figure du 20e

Métro & Covid

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