Ça piaille dans le quartier Saint-Fargeau ! Depuis 2018, Les Zoizos, créatures imaginées par Léo Pajon se moquent des petits travers de notre époque. Plusieurs fois par semaine, ce journaliste de profession, qui a suivi une courte formation de graphiste, les met en scène dans des gags souvent corrosifs, parfois poétiques.

 

Les Zoizos ont éclos un jour d’avril où je dessinais tranquillement dans les lieux d’aisance, le seul espace où je suis protégé des turbulences de ma progéniture. J’ai gribouillé un rond, je lui ai collé des pattes, un bec et des yeux. Le premier Zoizo était né”, se souvient-il. Sur ces dessins naïfs, il s’amuse à coller des  dialogues absurdes ou acides. Comme ce Zoizo expliquant à un autre : “Dans la vie, il y a deux sortes de gens, ceux qui terminent leurs phrases”, ou ce patron demandant à son employé : “Jean-Nicolas, vous qui êtes un bon juriste, trouvez-moi une méthode inattaquable pour vous licencier facilement.”

Biberonné à Charlie Hebdo, fasciné par Bill Watterson (l’auteur de Calvin et Hobbes) et Sempé, Léo cherche à s’inscrire dans cette lignée d’artistes capables de dire beaucoup avec peu. Pendant quatre ans, il réussit à publier un dessin par jour. Aujourd’hui, le rythme est plus aléatoire (deux à quatre fois/semaine). “Une belle communauté s’est formée”, explique-t-il. En plus, des deux albums publiés (le troisième est en préparation), “des dessins ont été repris par Le Monde, sur France 24, sur des pancartes de manifestation… un professeur de français aux États-Unis en a utilisé pour une méthode de français, et des copains à Cuba en ont vu circuler, traduits en espagnol !”

Et le 20e arrondissement dans tout ça ? “Je n’ai jamais dessiné précisément mon quartier, car je souhaite que les Zoizos échappent autant que possible à un lieu ou un temps précis, pour que chacun s’y retrouve. Mais le lecteur du 20e est libre de voir derrière le troquet sympa de mes brèves de nichoir,  celui de “La Limite”, rue Orfila. Des dessins me viennent en tête en me promenant dans le 20e, notamment dans les parcs pour enfants (parc de Belleville, Le square des Saint-Simoniens…) qui proposent, pour qui sait bien regarder, des scènes de vie édifiantes.”

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