C’est l’histoire d’une rencontre entre une habitante du 20e arrondissement de Paris et une femme sans abri de son quartier. La première, Clara Fernandes, réside depuis plus de 20 ans rue d’Annam à Gambetta. En parallèle de son travail dans l’édition, elle se passionne pour la photo. Au point de réaliser des séries thématiques dont l’une d’elles sur les mains. La seconde s’appelle Nora, vous la croisez peut-être sans le savoir, entre la place Martin Nadaud, et Oberkampf.
Toujours élégante et soignée, ce sont ses nombreux sacs et le fait qu’elle cuisine dans la rue, qui trahisse sa condition. Sur le chemin du travail, Clara la croise et lui dit bonjour presque chaque jour depuis des mois. Alors quand un matin, elle voit Nora en train de broder une veste, son regard s’arrête sur la broderie et se pose sur ses mains. La discussion s’entame. Nora explique qu’elle a le motif de la broderie en tête et qu’elle la réalise à main levée. Clara lui demande si elle peut photographier ses mains et lui montre ses photos, elle lui explique que ses mains viendront enrichir sa collection de mains anonymes qu’elle a photographiées dans le métro.
Nora vit dans la rue depuis qu’elle a 36 ans, elle en a aujourd’hui 64, elle a travaillé, eu un logement ; elle a toujours vécu dans le quartier entre le 11ème et le 20ème. Clara s’interroge : “Certes, on ne peut pas aider tout le monde, mais en se mobilisant à son petit niveau, peut-on faire bouger les choses ?” Son post a suscité notre attention, et on a souhaité lui donner un peu d’écho. À notre petit niveau.
La légende de la photo écrite par @claratouschtra_photographie : “Ce sont les mains de Nora. Nora vit dans la rue. Nora crée de la beauté, de la poésie dans la rue, elle est toujours élégante. Ne se plaint pas, elle vous accueille toujours avec un sourire radieux, généreux ! Nora est dans le 20e et j’aimerais que Nora dorme dans un lit, que ce qu’elle cuisine dans la rue, elle puisse le faire chez elle, que peut-être un peu d’humanité puisse jaillir à la @mairiedu20 afin de lui trouver un logement…”
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