Depuis ce vendredi, dans le quartier de Ménilmontant, vous avez pu apercevoir des affiches d’un orange éclatant sur lesquelles étaient écrites des revendications en tout genre. Avant qu’elles ne soient retirées mercredi 18, revenons sur leur histoire.

 

Tout commence en janvier 2022. La compagnie de théâtre de rue Ktha, siégeant dans le quartier de la banane, est contactée par l’association Paris Culture 20. On leur propose un projet : travailler avec 3 classes du lycée professionnel Etienne Dolet sur un atelier de leur choix. La compagnie accepte et ses membres partent à la rencontre des lycéens et leur proposent un atelier d’écriture. Chaque élève doit écrire une liste de ses envies, une liste de 10 “je veux…”. Selon Nicolas Vercken, membre de la compagnie, le but était de les écouter, de leur donner la parole et de valider leurs envies. “Quand on est ado, personne ne s’intéresse à ce qu’on veut. Le monde des adultes est méprisant et pense qu’on ne veut que des choses matérielles.”

Les premières envies des lycéens sont souvent ainsi, ils veulent le nouvel iPhone voire une limousine. Mais assez vite, ces envies deviennent plus profondes et sont plus tournées vers les autres. Ils veulent rendre leur famille heureuse, que toute leur classe puisse avoir le bac, que toutes les religions soient traitées également. La compagnie Ktha a ensuite écrit un texte de cette soixantaine de listes, dans le strict respect de l’écriture de ces jeunes . De ce texte, ils ont monté une pièce de théâtre qu’ils ont jouée devant les élèves et leurs professeurs. L’émotion a pris le public et les larmes sont montées. “Je ne savais pas que l’on voulait des choses aussi belles” déclare l’un des lycéens.

Un gros travail collectif de collage d’affiches

Mais le projet ne s’arrête pas là, Ktha a monté une pièce de ce texte, mais que voulait en faire les étudiants ? Après une grosse réunion, un consensus en ressort : faire des affiches et les coller partout. Commence alors un gros travail de sélection, de création et finalement de collage. Vendredi 13 mai, 17h, les lycéens se mettent au travail. Tout le quartier de Ménilmontant se remplit petit à petit. La fierté se lit sur les visages de ces jeunes, chacun colle des affiches, avec le message des autres qui sont devenus un peu le leur.

Nicolas Vercken évoque la “construction du collectif”, les “je veux” du début sont devenus des “on veut”. Parmi les affiches, certaines sont restées vierges, permettant aux passants d’écrire eux-mêmes leurs envies. Un QR code recouvre aussi certaines d’entre elles, il conduit à un Sound Cloud où vous trouverez le texte entier récité par les lycéens. Une parole de jeunes enfin écoutée et libre de s’exprimer.

 

 

Texte : Kim Dommergue

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