Kashink, street artiste, peint des portraits de personnages humanoïdes sur les devantures métalliques des magasins du quartier Saint-Blaise. On l’a rencontrée.
2013, Miami, Floride, Etats-Unis. L’heure du déclic a enfin sonné pour l’artiste Kashink, aka Maëva Martinez, d’assumer sa moustache au quotidien. Depuis cet événement, qui s’est déroulé dans le quartier de Wynwood, elle réalise cette coquetterie avec un feutre de body painting waterproof. Cette idée, lui est notamment venue lorsque Kashink regardait des films sur les Drag King et leur maquillage. L’artiste arbore donc sa moustache, quand nous nous retrouvons pour un café place des Grès.
Cela va faire 15 ans que Kashink, âgée de 41 ans aujourd’hui, a commencé sa carrière. D’ailleurs d’où vient ce surnom ? Il est tiré des onomatopées des comics books, type Marvel ou DC Comics. Le “shiiiikkk” provient du bruit de l’épée qui sort de son étui. Elle est partie à l’âge de 17 ans et a quitté très tôt ses Cévennes natales pour arriver dans la capitale. “J’ai habité longtemps dans le quartier de Saint-Blaise, aujourd’hui, j’ai posé mes valises à Alès, dans le Gard, en Occitanie”.
Changer la représentation de l’humain dans la société
“J’ai envie de montrer autre chose que des corps beaux et minces, des visages lisses ou des femmes photoshopées que l’on peut retrouver dans les publicités. Ce n’est pas assez représentatif de notre société, on ne voit pas assez des visages avec des cicatrices, des tailles rondes ou même des personnes en situation d’handicap”, explique Kashink. Elle défend la tolérance ainsi que la diversité. Les œuvres qu’elle crée sont des personnages fictifs et humanoïdes. On peut les voir notamment sur les rideaux métalliques des boutiques (exemple : chez Lfabric, rue Vitruve.). “J’ai énormément peint dans plusieurs quartiers du 20e arrondissement, comme Porte de Bagnolet ou rue Alexandre Dumas”.
L’artiste a évolué dans sa carrière grâce à de nombreux voyages. « Le Sénégal, est l’un de mes plus beaux souvenirs, car j’avais fait un atelier avec des prisonnières et dans la foulée, j’ai peint sur le mur extérieur de la prison », confie l’artiste. Thaïlande, Australie, Canada ou Etats-Unis… Ses créations sont affichées dans le monde entier. Sur Instagram, elle a réussi à se construire une belle communauté avec 38 500 abonnés. “Cela s’est bien développé lors de séjours en Amérique du Nord, alors que le réseau social n’était pas encore connu en France”.
« Ceci n’est pas une moustache », le titre de son futur livre
Ce nom fait bien sûr référence à la toile célèbre de René Magritte “Ceci n’est pas une pipe”. Dedans, elle va ainsi partager de nombreuses anecdotes sur les peintures qu’elle a pu créer, des coulisses de voyages ou l’histoire de sa moustache. Son ouvrage sortira fin juin. Elle fera aussi un atelier le 22 du même mois à La Flèche d’or où une journée lui sera consacrée avec la lecture de quelques pages de son livre et un atelier de street art.
La devanture de la boutique Lfabric, rue Vitruve.
Photos : Kashink
Texte : Thibault Julien
—-
A lire aussi :
Street art préhistorique : Lasco vulgarise l’art pariétal dans le 20e
Street art : les loups sont entrés dans Paris
Street art : les animaux de Le Long marquent leur territoire dans le 20e
Suivez Mon Petit 20e sur Instagram
@monpetit20e