LOVE STORIES – Cela fait un moment que l’on souhaite réaliser des portraits d’habitants du 20e arrondissement. Proposant à tous ceux qui le souhaitent – et qui ont une histoire à raconter, d’apparaître sur Mon Petit 20e. Jaque et Alizée ont répondu à notre appel.
Chapitre 1 : Brésil, terre d’exil
L’histoire de Jaque et Alizée commence au Brésil, à Campinas, commune de l’État de São Paulo. Plus précisément, sur le terrain de volley d’une université. Alizée, est venue faire son stage de fin d’étude dans cette ville pas franchement à l’image de son Brésil fantasmé. Sportive, elle ne rate aucune occasion de pratiquer. Une passion que partage Jaqueline, que tout le monde appelle par son diminutif “Jaque”.
En apercevant Alizée à la beauté méditerranéenne, elle tombe immédiatement amoureuse. “J’ai tout de suite senti qu’elle était différente”. Alors en couple, elle sait que sa vie va changer. “J’allais tout faire pour conquérir Alizée”. Mais l’attirance n’est pas réciproque.” Je ne parlais pas un mot de brésilien et Jaque, pas un mot de français. Je n’étais sortie qu’avec des hommes et j’allais bientôt repartir en France.” Cela empêche Alizée de voir ce qui est en train de naître.
Décidée à conquérir le cœur de sa bien-aimée, Jaque entre immédiatement en action. Les deux jeunes femmes deviennent amies. “Je passais tous mes week-ends chez ses colocataires. Quand Alizée n’était pas là, j’étais extrêmement triste”. Alizée ne se doute encore de rien. Alors, un jour, Jaque lui envoie un texto où elle se livre. Au bout de quelques jours qui semblent une éternité, elle reçoit une réponse sans appel : “Je ne suis pas intéressée.” Elle est comme ça, Alizée, sa communication n’a pas de filtre. Tellement à l’opposé de la culture brésilienne. Il faudra attendre deux ans pour que les deux jeunes femmes se trouvent, enfin, et décident de s’installer ensemble.
Chapitre 2 : Paris, terre d’asile
“Ma maman est Franco-Brésilienne. C’est aussi pour cela que je suis allée au Brésil. Pour apprendre la culture et la langue. Et comme j’ai la double nationalité, rentrer en France et retourner au Brésil ne pose pas de problème”. Un confort pour Alizée à qui la France commence à manquer. C’est le moment de partir. Oui, mais Jaque ne voit pas les choses d’un même œil.
Il est temps de révéler un autre aspect de la personnalité de Jaque : son militantisme. Politiquement très engagée, au point parfois d’être menacée, Jaque conçoit le départ de son pays natal comme une trahison. Alors Alizée quitte seule le Brésil pour un job à Paris. Pendant un an, elles se verront cinq fois. Enfin, Jaque se décide, dans la douleur, à rejoindre la France.
En France, c’est le choc culturel. Le mauvais temps, la mentalité des Parisiens. Jaque boit du coca, déteste les légumes et encore plus parler boulot. Ces deux femmes s’aiment mais s’opposent sur bien des points. En quatre mois, Jaque perd 10 kilos. Par amour, elle a tout quitté. Elle ne regrette rien, mais la période d’adaptation est difficile. La dépression de Jaque menace le couple qui finit par se séparer. Mais Jaque a appris du sport la persévérance. En 2019, elle décroche un boulot dans une coopérative d’hôtels. La même année, c’est l’installation dans le 20e arrondissement, à Ménilmontant.
De Ménilmontant à Gambetta
2020 sera véritablement l’année de “l’électrochoc”. Jaque se remet à pratiquer assidûment le sport et découvre le football féminin : “ça m’a permis de rencontrer des gens formidables, engagés et positifs. Cela m’a fait un bien fou !”. “Jaque devait apprendre à se construire ici sans moi, pas en fonction de moi”. Alizée admire le chemin parcouru : “Il fallait cela pour parvenir à un équilibre”. Alizée envisage même prochainement de retourner au Brésil : le télétravail a changé la donne et les perspectives d’évolution y sont plus grandes. Et puis vivre en tongs et en short presque tous les jours n’est pas pour lui déplaire !
Le 20e arrondissement a joué un rôle essentiel dans l’intégration de Jaque et l’épanouissement du couple. “Il flotte encore ici l’esprit de la commune de Paris. Je ne m’imagine dans aucun autre endroit de Paris”, nous confie-t-elle. Depuis, le couple a quitté Ménilmontant pour se rapprocher de la place Gambetta. Alizée raffole des petites impasses, placettes et coins atypiques de l’arrondissement. Ici les touristes sont plus rares. C’est un Paris où l’on prend le temps de se balader, notamment à vélo.
Toutes deux aiment particulièrement le cimetière du Père Lachaise, lieu de visite incontournable pour les amis qu’elles reçoivent. “Ce qui est très important, c’est la proximité des portes de Paris qui permet d’accéder rapidement aux gros complexes sportifs. Et puis la mixité sociale du 20e en fait sa valeur humaine.”
Texte : Anne Josse. Photo : Gaëlle Guse. Lieu : La Campagne à Paris et le bar Le Country.
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