“Elle est située où celle-là ?”. Si les habitants du 20e identifient plutôt bien les grandes portes d’accès et de sorties entre Paris et la banlieue, au niveau de l’arrondissement – à savoir Porte des Lilas, Porte de Bagnolet, Porte de Montreuil et Porte de Vincennes – la Porte de Ménilmontant est bien plus méconnue, voire confidentielle.
Et pour cause : pas de station de métro, de concert de klaxons et d’embouteillage sur le périphérique en contrebas. Située au sud de la Porte des Lilas et au nord de la Porte de Bagnolet, au niveau de l’arrêt de tramway Adrienne Bolland, cette porte en était vraiment une au 19e siècle, au moment de l’Enceinte de Thiers, fortification construite pour protéger Paris. Aujourd’hui, elle n’offre plus d’accès direct au périphérique… ni même à la banlieue. Dans le prolongement de la rue du Surmelin, l’Avenue de la Porte de Ménilmontant (110 mètres de long, 40 mètres de large) débouche sur un parc, le square Emmanuel Fleury (créé en 1973).
Le passage vers la banlieue, par dessus le périphérique (recouvert) est aujourd’hui assuré par deux rues parallèles à peine plus au nord : les rues Léon Frapié et Noisy-le-sec qui relient le 20e arrondissement aux communes voisines des Lilas et de Bagnolet. Un quartier prénommé “BaLiPa” par certains habitants, tels que le compte @balipa93 (très engagée dans l’aménagement urbain pour les vélos) qui décrit ce quartier, entre Bagnolet, Les Lilas et Paris, comme “bucolique, aux jolies maisons”. Côté Paris, on parle plutôt du quartier Fougères du nom de l’une des rues qui la traversent. L’association du quartier y possède un lieu, la Maison des Fougères.
C’est qu’il y a un siècle, on était presque ici à la campagne, où du moins, dans un paysage ressemblant à un village. Grâce à la magie d’Internet, on a pu trouvé deux clichés anciens, en noir et blanc, de la Porte de Ménilmontant. Le premier repéré sur le site du Musée Carnavalet montre la porte avec une grille en 1902 et deux personnes qui semblent chargées de la surveiller. Avec en arrière-plan, une végétation assez dense (limite une forêt ? Oui, on s’enflamme un peu !). La seconde, prise en 1907, nous apprend qu’une guinguette, avec de nombreuses tables extérieures, était installée Porte de Ménilmontant, dans le glacis des fortifications.
À quand une nouvelle guinguette pour réveiller un peu ce quartier endormi, à proximité du boulevard Mortier ? Lors de nos recherches, on a d’ailleurs repéré un local vacant à la devanture bleu au 10 avenue de la Porte de Ménilmontant, via le site de Paris Commerces (925 € HT pour 40 m2). Cela suffira-t-il ? Avis aux intéressé.e.s !
Merci à Aurélien, qui suite à notre publication sur les réseaux sociaux, nous a conseillé d’aller « remonter le temps » sur le site de l’IGN des photos aériennes du quartier à l’époque où il n’y avait…rien. Si vous voulez aller jeter un oeil en 1921, en 1934, dans les années 50 et en 1966, avec le périphérique en construction et l’actuel Parc Emmanuel Fleury.
Pottier, Emmanuel Marie-Joseph Léon (Meslay, 16–12–1864 – 11–03–1921), photographe

Porte de Menilmontant – glacis de fortifications Guinguette (20e arr) / Eugène Atget
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