Envie d’aller admirer du street-art dans le 20e arrondissement ? Les spots ne manquent pas : Belvédère de Belleville, rue des Cascades, rue du Retrait… sans oublier l’incontournable rue Dénoyez.

À cinq minutes du métro Belleville, cette ruelle est recouverte d’œuvres colorées. À voir en ce moment : un grand papillon bleu signé Le papillon de Panam, et deux portraits de femmes. L’une aux yeux fermés, peinte par Primal Graphic. L’autre de profil, aux créoles imposantes, signée Andrew Agutos, JOMAD et Sun.c.

La première fois que cette rue apparaît sur un plan cadastral ? C’est en 1812, alors que Belleville est une commune indépendante (qui sera annexée à Paris qu’en 1860). Dénoyez, c’est le nom d’une vieille famille bellevilloise, qui tenait le bal public la “Folie Dénoyez”, haut lieu de divertissement dans les années 1830. Autre temps, autre ambiance : en mars 1918, c’est un obus lancé par la Grosse Bertha de l’envahisseur allemand qui explose au numéro 10.

Explosion de couleurs depuis les années 2000 : la rue est devenue un repère privilégié des street-artistes. Au début, ils ont dû lutter avec la mairie qui repeignait régulièrement les murs. Puis, la municipalité s’est inclinée face à tant de créativité, laissant les murs aux artistes. Depuis, les réalisations se succèdent et les anciennes sont recouvertes par les nouvelles. Telle est la règle dans le street-art.

“Sauvons la rue Dénoyez” : cette banderole flottait au-dessus de la rue en 2014. Elle marquait l’opposition des habitants et associations de la rue au projet immobilier de la mairie. Celui-ci prévoyait de construire des logements sociaux et une crèche. Mais les habitants craignaient que la rue soit dénaturée avec de nouveaux bâtiments sans graffitis… donc sans âme.

Finalement, les nouveaux bâtiments prévus sont sortis de terre, mais les voilà, à leur tour, recouverts d’œuvres. Petit à petit. De quoi nous rassurer : la rue reste une “galerie à ciel ouvert”, sur 156 mètres de long. Alors que les musées sont fermés, allez, venez rêver un peu rue Dénoyez. PS : On notera aussi qu’une piscine y a ouvert en 2009, assez incongru dans la “rue des noyés”.

Rue Dénoyez avant les travaux (2014). © Myrabella / Wikimedia Commons

Après travaux, la rue Dénoyez en avril 2021, photographiée par @fromcaentoparis :

La rue Dénoyez photographiée en septembre 2019 par @patrick_larget.

Texte de l’article et photos ci-dessous (avril 2021) : Aurélien Lori

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