Point de pie rue de la Py, mais des pigeons en quantité impressionnante. Et pour cause, une colonie de volatiles s’y est installée. Ils sont des dizaines à occuper quotidiennement les trottoirs et la façade de l’immeuble à l’angle de la rue Martin Garat.
Les riverains mettent en cause une habitante qui a l’habitude de nourrir ces oiseaux depuis son balcon. Cette colombophile anonyme s’expose pourtant à des amendes de 68 €… mais cela ne la dissuade pas. En effet, à Paris, il est interdit de jeter de la nourriture dans l’espace public pouvant attirer les animaux sauvages.
Les habitants de la rue sont excédés face à ce qu’ils considèrent comme une nuisance quotidienne et un problème de santé publique. Simon, qui habite depuis deux ans dans l’immeuble, déplore cette concentration d’oiseaux qui cause “des roucoulements toute la journée, et des façades d’immeubles couvertes de fientes”. “Chaque semaine, un ou deux qui se font écraser et leurs cadavres restent là pendant des jours.” ajoute-il. Les jours de pluie, les trottoirs seraient particulièrement glissants à cause de l’amoncellement de fientes. Après une lettre recommandée adressée à la mairie et restée sans réponse, il espère que la pétition, lancée il y a trois mois sur change.org, permettra d’attirer l’attention de la municipalité. Avec presque 200 signatures recueillies, il souhaite une réponse sévère à l’encontre de la “dame au pigeon” et le déploiement de méthodes efficaces contre les volatiles.
Aujourd’hui, la façade de l’immeuble est déjà couverte d’un dispositif anti-pigeons sous la forme de pics en métal installés à chaque étage. Mais Camil, employé d’un labo photo en bas de l’immeuble, affirme que la nourrisseuse invétérée arrache les pics avant de les lancer par terre. Il a d’ailleurs failli se prendre l’objet métallique sur la tête en se rendant au travail la semaine dernière. “Je pourrais porter plainte, mais je ne veux pas l’enfoncer plus !” Camil considère la situation comme complexe. La personne responsable des nuisances est selon lui hermétique au dialogue. Il pense qu’elle est sûrement isolée et vulnérable. Eric Pliez, le maire du 20e, a affirmé au micro de BFM TV : “l’étape suivante c’est une plainte au civil, et de notre côté, tenter que les équipes psy de l’arrondissement puissent entrer en contact avec cette personne.” .
L’enjeu la municipalité est double : rétablir le dialogue et lutter efficacement contre la présence des pigeons dans la rue. À Paris, pour éviter la concentration d’oiseaux importunant les habitants, huit pigeonniers contraceptifs ont été installés. L’idée est ainsi de réduire leur nombre, en limitant leur reproduction. D’autres villes optent pour des méthodes plus agressives, comme à Asnières où les oiseaux sont gazés. Une initiative jugée “cruelle” par l’association Paris Animaux Zoopolis qui rappelle que : “Les pigeons sont des êtres sensibles et que des méthodes éthiques et efficaces existent pour limiter leurs populations.”
Mathilde Gay
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