En plein cœur du quartier Saint-Blaise, deux églises catholiques se font face rue de Bagnolet : l’église Saint-Germain de Charonne construite à partir du 12e siècle et l’église Saint-Cyrille-Saint-Méthode au 20e siècle. Témoignant chacune d’une époque, l’héritage médiéval de la première s’oppose au style byzantin de la seconde, de part et d’autre de la rue de Bagnolet.
L’église Saint-Germain de Charonne
Située sur la place Saint-Blaise, l’église Saint-Germain de Charonne est l’église paroissiale de l’ancien village de Charonne, édifiée à partir du 12e. Alors que la commune de Charonne est annexée à Paris en 1860, elle est l’une des deux seules églises de Paris (avec celle de Saint-Pierre de Montmartre) à avoir conservé son cimetière. Il abrite notamment les sépultures de François Bègue dit « père Magloire » – secrétaire supposé de Robespierre –, Marie de Miribel – figure de la Résistance –, Josette Clotis – compagne d’André Malraux ainsi que leurs deux enfants – ou encore Emmanuelle Riva – actrice connue pour son rôle dans le film Amour de Michael Haneke.
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- Entre le XIXe et le XXe siècle
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- Aujourd’hui
Classée monument historique depuis 1923, l’église Saint-Germain de Charonne est érigée sur les vestiges d’un petit oratoire, bâti en mémoire du passage de saint Germain – évêque d’Auxerre — qui aurait rencontré sainte Geneviève, future patronne de la ville de Paris, sur les coteaux de Charonne vers l’an 430. La construction revêt un style roman grâce notamment aux gros piliers de la tour. Des reconstructions et restaurations successives entre le 13e et 19e siècle apportent des éléments architecturaux plus classiques. En 1963, la scène de clôture du film Les tontons flingueurs de Georges Lautner y est tournée.
L’église Saint-Cyrille-Saint-Méthode
De l’autre côté de la place, au 124 rue de Bagnolet, se dresse un autre édifice religieux : l’église Saint-Cyrille-Saint-Méthode, nommée d’après les frères Cyrille et Méthode, missionnaires byzantins envoyés en Europe centrale pour évangéliser les peuples slaves. Pour lutter contre la déchristianisation, l’Église lance les Chantiers du Cardinal en 1931 et impulse ainsi la construction de plusieurs grandes églises dans le centre de Paris et de centaines d’édifices cultuels dans les arrondissements périphériques populaires et la région parisienne.
L’église Saint-Cyrille Saint-Méthode, depuis la cimetière de Charonne
Dans ce cadre, les travaux de construction de l’église Saint-Cyrille-Saint-Méthode débutent en 1935, sous la direction de l’architecte Jacques Laffilée. Rapidement interrompue par la Seconde Guerre mondiale, la construction s’achèvera finalement en 1962. De style Art Déco avec des influences byzantines, l’édifice prend la forme de croix grecque et est surmonté d’une coupole. Les verrières de Paul Bony et le vitrail historié Pauline Peugniez éclairent un intérieur plutôt dépouillé. Considéré comme mal intégré à l’architecture du quartier, le bâtiment a frôlé la destruction dans les années 70.
Après avoir été occupée par la Mission catholique croate pendant près de 20 ans, l’église Saint-Cyrille-Saint-Méthode a été entièrement réaménagée pour accueillir l’aumônerie des Collèges de Charonne. Afin d’impliquer les jeunes dans la vie de la paroisse, elle met notamment à disposition une salle polyvalente et plusieurs salles de réunion pour recevoir des rencontres associatives, des activités sportives et culturelles, des concerts et spectacles. L’église héberge également un foyer étudiant.
Séparées par une rue et plusieurs siècles d’histoire, les églises Saint-Germain de Charonne et Saint-Cyrille-Saint-Méthode cohabitent aujourd’hui au sein de la paroisse Saint-Germain de Charonne, créant un lien entre héritage médiéval et architecture moderne.
Sources :
Paroisse Saint-Germain de Charonne
L’Observatoire du Patrimoine Religieux
Bibliothèques spécialisées de la ville de Paris
L’Église catholique à Paris : Saint-Germain de Charonne – Saint-Cyrille – Saint-Méthode
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