Voilà de quoi nous inciter à enfourcher un peu plus notre vélo. L’air sous terre est souvent plus pollué qu’en surface, révèle une étude publiée en mai dernier par “Vert de rage” et France Télévision.
En cause : les rames de métros, qui créent des poussières lors du freinage, s’ajoutant ainsi à l’air pollué des rues, qui ventile les stations. Résultat : le niveau des particules fines PM2,5 (de diamètre inférieur à 2,5 micromètres) y est en moyenne de 24 microgrammes par mètre cube. Soit cinq fois supérieur aux standards recommandés par l’OMS (5 μg/m3). Mais la loi française ne fixe pas de seuil maximal pour la pollution aux particules fines PM2.5 dans les transports ferroviaires souterrains.
Toutes les lignes ne sont pas logées à la même enseigne. Pendant huit mois des dizaines de volontaires se sont équipés de filtres à nez pendant leurs trajets quotidiens sur le réseau RATP. Ces données ont ensuite été traitées par Jean-Baptiste Renard, directeur de recherches au CNRS et patron du comité scientifique de l’association Respire, luttant depuis des années pour une meilleure qualité de l’air dans le métro.
Qu’en est-il dans le 20e arrondissement ? La station Belleville apparaît comme la plus polluée de Paris, avec 85 μg/m3 relevés sur le quai de la ligne 2 et 24 μg/m3 sur le quai de la ligne 11. D’une manière générale, les lignes 9 et 2 apparaissent parmi les plus polluées (avec un niveau de particules supplémentaires dans les stations est de +16 et +15.5 µg/m3 par rapport à la surface). Viennent ensuite la ligne 11 (+11 µg/m3), la ligne 1 (+9 µg/m3), la ligne 3 (+4.5 µg/m3) et la ligne 3bis (+ 2.5 µg/m3 par rapport à la surface.
Voici les mesures relevées sur les quais du métro dans les stations du 20e :
Alexandre Dumas : 49 μg/m3
Avron : 36 μg/m3
Buzenval : 16 μg/m3
Couronnes : 37 μg/m3
Jourdain : 13 μg/m3
Gambetta : 38 μg/m3 (ligne 3) 6 μg/m3 (ligne 3bis)
Maraîchers : 13 μg/m3
Ménilmontant : 36 μg/m3
Philippe Auguste : 39 μg/m3
Père Lachaise : 42 μg/m3 (lignes 2 et 3)
Pelleport : 9 μg/m3
Porte de Bagnolet : 40 μg/m3
Porte de Montreuil : 20 μg/m3
Porte des Lilas : 14 μg/m3 (ligne 11) et 11 μg/m3 (ligne 3 bis)
Porte de Vincennes : 10 μg/m3
Pyrénées : 14 μg/m3
Télégraphe : 10 μg/m3
Saint-Fargeau : 13 μg/m3
Comme l’explique Le Monde, ces relevés ont été contestés par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) qui a estimé que “le corpus d’études épidémiologiques et toxicologiques spécifiques [était] trop limité pour pouvoir tirer des conclusions fermes sur d’éventuels effets sanitaires de l’exposition des usagers à la pollution de l’air”. Même réserve du côté de la RATP, pour qui “de telles mesures doivent être réalisées selon des protocoles scientifiques validés et avec du matériel de référence”. La régie de transport rétorque qu’une étude épidémiologique menée sur la période 1980-2017 “ne montre pas d’augmentation de symptômes respiratoires et cardio-vasculaires” chez ses salariés.
La sortie de la station de métro Porte de Bagnolet, côté boulevard Mortier.
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