Il y a 60 ans, le 5 juillet 1962, l’Algérie devenait indépendante. Parmi les visages qui ont incarné la lutte contre le colonialisme français, il y a celui de Maurice Audin. Depuis le 5 juillet 2022, son portrait et celui de son épouse sont représentés sur une fresque de street-art, peinte au 9 rue de la Mare, à Ménilmontant.
C’est que ce mathématicien et militant du parti communiste algérien, n’aura jamais connu le résultat de son combat. Le 11 juin 1957, il est arrêté par l’armée française à son domicile d’Alger, puis torturé. Son corps n’a jamais été retrouvé. Josette, 26 ans, se retrouve alors seule à élever leurs trois enfants. Le 4 juillet, elle porte plainte contre X pour “homicide volontaire”, décidée à faire éclore la vérité sur la disparition de son mari. Une quête qui l’animera quasiment jusqu’à sa mort en 2019. Pour la fille aînée du couple, Michèle, “il n’y aurait pas eu d’affaire Audin sans Josette Audin”. En septembre 2018, le président Emmanuel Macron, reconnaît officiellement l’implication de l’État français dans la mort du militant.
Après une place Maurice-Audin (inaugurée en 2004 dans le 5e arrondissement) cette œuvre se veut également mémorielle, mais aussi pédagogique, grâce au texte explicatif. “Des milliers d’Algériens ont connu le même sort. Le souvenir de Maurice Audin et des autres victimes de cette terrible répression ne peut que renforcer la détermination de toutes celles et tous ceux qui luttent pour que les crimes d’État, les arrestations arbitraires, la torture et les disparitions forcées qui ont cours partout dans le monde, soient reconnus, punis et ne puissent plus se reproduire”, est-il écrit.
La fresque revêt aussi une dimension sociale, puisque plusieurs jeunes du quartier, en difficulté d’insertion, ont participé à sa réalisation. Sous l’égide de l’association Lisa Coop (dont l’objectif est de “construire et transformer ensemble les pratiques artistiques) et sous la tutelle de Orel Ruys dit Orelone. Un artiste graffeur confirmé, passionné de graphisme et de typographie.
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